Se priver de profits à venir pour un profit immédiat
Expression proverbiale française attestée au XVIIIème siècle et inspirée d’une légende d’Esope et reprise par La Fontaine dans une fable. Les faits de cette histoire purement imaginaire relatent le manque d’esprit d’un possesseur d’une poule qui pondait un œuf d’or tous les matins, a cru que le corps de l’animal en était rempli. Il la tua pour s’approprier cette mine d’or mais ne trouva à l’intérieur que des entrailles.
La Fontaine dans sa reprise avec la fable sur la poule aux œufs d’or a reproduit le cliché et en fit tirer une leçon par les gens cupides séduits par des publicités alléchantes vont risquer leur fortune présente dans l’espoir de la doubler ou tripler en un temps record.
Faire un double profit dans une même affaire
Expression française de moins en moins utilisée car vieillie et obsolète qui remonte au XVème siècle selon certaines interprétations. Le terme mouture prend à la fois le sens de moudre du blé et le prix payé au meunier pour l’opération. Toutefois, l’expression reflète l’idée de malhonnêteté commerciale mais sans aucune agressivité.
Et c’est ainsi que d’escamoteur, il devient greffier de mairie et meunier, pour ne point dire voleur. Il faut pourtant lui rendre cette justice qu’il ne vola pas plus que ses confrères et se contenta de tirer, selon l’usage, d’un sac deux moutures. (Ch. Deulin)
Très ressemblant
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française qui remonte au XVème siècle, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. Pour beaucoup, le crachement est synonyme de génération et à ce titre cracher est équivalent à reproduire.
Pour d’autres, toute excrétion orale est utilisée métaphoriquement pour décrire la parole et le crachat va donc décrire tout ce qui est identique. Enfin il est possible aussi que ce crachat et donc la salive va être sur le plan oral comme le sperme sur le plan génital et ceci aurait la valeur symbolique d’une génération qui engendre des personnes ressemblantes.
Faire une trouvaille, une découverte avantageuse
Expression française qui existe depuis le XIIIème siècle mais qui aurait connu sa notoriété qu’à partir du XVIème. En effet à cette époque la fève était considérée comme un objet précieux dispensateur de toute jouissance terrestre comme la fortune, la santé et la sagesse. A ce titre le fait de trouver la fève est équivalent à faire une découverte on ne peut plus géniale.
Cette expression est devenue inusitée et obsolète depuis le XVIIème siècle. Par contre l’expression avaler la fève avec le gâteau reste utilisée et prend le sens de laisser passer sa chance sans s’en apercevoir.
Se décider à employer un terme particulier
Expression française qui utilise le verbe trancher dans le sens de « se décider » ou « se résoudre à ». Le style de cette expression dont le langage est plutôt recherché se base sur un procédé de rhétorique qui cherche à mettre en évidence un terme avec une certaine précaution.
Tout le monde rit du récit de la duchesse et d’autres analogues. C’est-à-dire, j’en suis convaincu, de mensonges car d’homme plus intelligent, meilleur, plus fin, tranchons le mot, plus exquis que ce Luxembourg-Nassau, je n’en ai jamais rencontré. (M. Proust : A la recherche du temps perdu)
Disons le mot
Avoir un avantage sur quelqu’un
Expression française sortie droit du milieu des courses de chevaux où le jockey qui tient les cordes quand il est proche de celle qui sert de limite à l’espace contenant les chevaux. Ceci constitue un réel avantage du moment qu’il est plus rapproché du centre et qu’il aurait donc moins de chemin à parcourir.
Cette expression s’est ensuite répandue dans le milieu des courses automobile où tenir la corde signifie prendre un virage au plus court et peut toutefois utilisée dans un sens plus figuré pour décrire une personne placée en bonne position en passe de gagner.
Autrefois, il y en avait que pour elle, c’était elle qui tenait les cordes, maintenant elle n’est plus bonne à donner à manger aux chiens. (M. Proust)
Tu as raison
Expression familière sortie droit du dictionnaire argot qui date du début du XIXème siècle. Mais afin d’en comprendre les origines, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le langage de l’époque.
En effet, le bouffi était tout simplement le hareng frais et depuis l’époque médiévale, ce poisson était consommé en toute période de l’année et même pendant le carême. Il a pu donc sauver la population de la famine les années de mauvaise récolte. Cette coutume remonte au moyen-âge, période pendant laquelle a été constitué le bureau de bienfaisance qui distribue le hareng au pauvre.
Le choix du terme bouffi s’est fait uniquement à cause de la rime pour suivre la multitude d’expression dans le genre à l’instar de bien vu le ventru ou bien parlé le boursouflé.
Comparer deux choses en tenant comptes de leurs différences
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. En effet, le terme garder est vieux et connu depuis le XIIème siècle dans le sens de prendre garde. A ce titre cela insinue qu’il est tenu compte des inégalités. En tous les cas « toute proportion gardée » telle que nous la connaissons viendrait du jargon scientifique du XVIIIème siècle pour s’étendre aux comparaisons d’aspect général.
L’appareil a eu comme un sursaut nerveux. Toute proportion gardée, je pourrais comparer ce mouvement à celui du cheval, qui vient de prendre, tout à coup, un violent coup d’éperon près de la sous-ventrière. (Maurice Bellonte)
Mutatis mutandis
Être attentionné avec quelqu’un dans l’espoir d’en tirer profit
Expression française qui remonte au XVIIIème siècle et qui puiserait ses origines d’une autre expression plus ancienne et datant du XVIIème à savoir « avoir les pieds au chaud » qui décrivait toute personne vivant dans une situation confortable.
C’est pour cela que le fait de tenir les pieds chauds à quelqu’un est une marque d’attention envers cette personne en particulier. Ce n’est vraiment que plus tard que l’expression a pris une tournure négative en s’appliquant aux personnes mal intentionnées cherchant à tirer profit de quelqu’un.
Action dont la réussite est difficile, un exploit
Expression généralement utilisée pour exprimer l’idée d’étonnement dans une action. Généralement le tour de force s’emploie pour décrire ce qui nous surprend tant sa réussite est difficile ce qui lui donne une connotation positive.
On promenait un saint doré, ce qui tournait au tour de force dans les ombres démesurées (Louis Aragon)