Exactement, ni plus ni moins, de justesse
Expression française familière qui remonte au XVème mais qui n’est plus utilisée de nos jours ou très rarement.
A cette époque, il était possible d’entendre cette expression sous la forme « ric à rac » mais la question qui se poserait serait de savoir ce que signifient ces deux onomatopées. En effet, « Ric », qui viendrait de « Rik » servant à exprimer tout ce qui est petit. « Rak » reste une de ses variantes. Cette expression connaitra une grande évolution au cours des siècles puisqu’elle deviendra « ric à ric » au XVIIème siècle pour redevenir « ric-à-rac » un siècle plus tard et prendre sa forme définitive au début du XXème siècle.
Ça se vaut, on fait fifty-fifty
Mal raisonner, raisonner en dépit du bon sens
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par interpréter le rapport qui puisse exister entre une huitre et l’intelligence. A prime abord, il ne peut y avoir de lien existant. Toutefois, en examinant cette fameuse huitre, il est impossible de déterminer si oui ou non il existerait des animaux qui lui sont inférieurs au niveau organisationnel. Certaines croyances considèrent ce bivalve insensible et incapable de ce mouvoir et dépourvu de toutes les facultés de l’instinct. A ce titre, il est possible que notre expression soit issue de ces réflexions.
Mais, selon certaines interprétations, le fait de raisonner comme une huitre proviendrait de la légende faisant allusion à l’huitre de Giovanne Baptista Gelli, poète florentin très prisé par les intellectuels français du XVIème siècle. Selon lui, Ulysse était en train de dialoguer avec ses compagnons qui ont été transformés en bêtes, leur demandant de reprendre leur forme humaine en s’aidant de la Magicienne Circé.
Du moment que cette transformation devait se faire seulement s’ils en témoignaient le désir, Ulysse commença par s’adresser à l’huitre qui était contente de sa situation, la jugeant meilleure que celle d’un être humain. En demandant l’avis des autres animaux, il constata que tous avaient les mêmes arguments que cette fameuse huitre et à ce titre semblent raisonner comme elle
Sous d’autres cieux, il est possible de retrouver de semblables expressions comparatives et à titre d’exemple, en Afrique du Nord, nous retrouvons le fait de raisonner comme ses chaussures ou ses pieds qui n’ont aucune personnalité et ne décident rien. Ils sont là pour appliquer les directives du cerveau qui les guide.
User de force et de violence mal à propos
Expression française qui se base sur la métaphore décrivant celui qui voudrait casser une anguille sur son genou comme on casserait une branche de la même manière. Le choix de l’anguille est bien approprié car elle reste le symbole de la ruse, l’astuce que l’on peut vaincre par la force brutale.
Nous devons supporter les ignorants et les infirmes, si aussi est ce que petit à petit on doit les réduire plutôt que de rompre l’anguille au genou. (Calvin)
Raccrocher le téléphone violemment
A comprendre le sens de cette expression française, il s’agirait dans ce cas de décrire une personne en train de discuter au téléphone et l’interlocuteur va interrompre la conversation de manière brutale. L’expression ferait dit-on allusion au langage populaire où le nez est l’organe qui dépasse le plus le visage et qui va donc à ce titre être le premier à se heurter à un obstacle.
Pour d’autres interprètes, raccrocher au nez ferait plutôt allusion au boy qui est chargé de porter le téléphone du maitre et vu le poids des anciens appareils, le valet risquait de le prendre au nez au moment où la communication était terminée.
La dernière interprétation s’expliquerait par le fait que le nez étant l’organe de l’odorat et quand cela tournait mal pendant une conversation téléphonique, les choses se sentent par le nez
Claquer la porte au nez de quelqu’un
Rester en dehors d’une controverse, d’un conflit
Expression française récente puisqu’elle ne remonte qu’au début du XXème siècle. Selon certains interprètes, son origine viendrait du milieu du sport et spécialement du rugby. En effet, selon la pratique de ce sport en question, la mêlée est effectuée quand certains joueurs des deux équipes se regroupent et s’arc-boutent les uns contre les autres avec le ballon entre eux. La mêlée sera donc un combat, une lutte plutôt floue avec des mouvements tellement embrouillés que l’on ne comprenne plus ce qui se passe exactement.
Rester au-dessus de la mêlée, c’est donc rester en dehors de cette bagarre principe se basant généralement sur la sagesse ou un manque d’intérêt au problème de base.
En ce lieu Jean-Christophe a été conçu. Certes, il n’avait pas encore pris sa forme. Mais son noyau de vie était planté. Et quel était-il ? Le regard pur, le regard libre au dessus de la mêlée, des nations, au-delà du temps. (R. Rolland)
Tomber
Expression française su milieu du XIXème siècle sortie droit du milieu argot. Par contre et pour bien comprendre ses origines, il faudrait commencer par définir le terme gadin selon le dictionnaire de l’époque.
Selon le dictionnaire des expressions et locutions, le gadin est un jeu de bouchon qu’il fallait faire tomber comme une sorte de tête et ferait donc allusion à une chute de quelqu’un. Pour d’autres, le gadin au milieu du XIXème est un vieux chapeau et plus tard de soulier. A ce titre et prise dans ce sens notre expression va désigner donc une culbute la tête en bas.
Pour d’autres auteurs, ramasser un gadin date du XXème où ce même gadin est un fruit que l’on retrouve au bord des trottoirs et donc au sol ce qui justifie la définition du gadin comme synonyme de chute.
Se prendre une pelle, ramasser une gamelle
Mettre les bras autour du cou pour embrasser
Expression française qui viendrait droit du dictionnaire de la chevalerie et recevoir l’accolade était l’acte par lequel le seigneur dotait le cavalier de l’épée et lui faisait jurer de consacrer ses armes à la défense des faibles et des opprimés. L’épée doit être tirée de son fourreau, baisée par ce nouveau chevalier et remise.
La question qui se pose alors serait de savoir quel rapport pouvait exister entre cette accolade qui se donnait en haussant la main qui a l’air d’un coup frappé par l’épée et le fait d’embrasser quelqu’un. Aucun rapport apparemment puisque la colée dont fut tirée l’accolade se définissait comme étant un coup plat de l’épée donnée au nouveau chevalier. C’est pour cela que chez certains auteurs recevoir l’accolade s’écrirait plutôt « recevoir la colade » qui viendrait justement du verbe accoler ou mettre les bras autour du cou pour embrasser.
Regarder de coté avec malice ou intention de plaire
Expression française du début du XIXème siècle qui est une dérivée du regard en coin ou regard de côté impliquant la surveillance discrète de quelque chose ou de quelqu’un. Par contre le terme « coulisse » va rajouter des connotations d’insinuation et de souplesse.
Coupeau devait savoir que Lantier était là, Gervaise demeura stupide, en l’entendant grogner : Oui, n’est ce pas ma biche, il y a un cadet de notre connaissance Faut pas me prendre pour un jobard, quand je te pince à te balader avec des yeux en coulisse. (E. Zola : L’assommoir)
Faire les yeux doux, regard en coin
S’amuser, rire franchement
Expression française remontant au XIXème siècle qui n’aurait rien à voir avec la réputation des bossus qui s’amusent plus que d’autres mais viendrait plutôt du fait qu’il est dit de celui qui rit beaucoup, qu’il se tord de rire alors que le bossu est tordu par nature.
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Expression d’origine littéraire qui viendrait de la comédie « la farce du Maître Pathelin » du XVème siècle. Ce Pathelin en question aurait trompé un marchand prénommé Guillaume pendant le rachat d’un drap à bas prix. En effet au moment de payer, Pathelin aurait feint la mort et le délire au point de faire douter Guillaume de ses facultés mentales. Ce même Pathelin aurait par la suite été trompé par le berger Thibault qui lui vole ses moutons. A ce titre, il porta l’affaire devant le juge et quand il confondit draps et moutons, le juge agacé lui demanda de revenir à ces moutons. L’expression aurait subsisté depuis et garderait son sens d’origine.
Le soir même, une autre diligence me ramenait dans la direction de mon paisible chef-lieu de canton…..Mais je m’égare ; revenons à nos moutons. (A. Allais)