Signification : Les personnes trop douces et gentilles à l’extrême encouragent les gens à les nuire, une trop grande bonté rend l’homme vulnérable et offert aux prédateurs.
Origine : Locution proverbiale du milieu du XVème siècle devenue expression française où la brebis représente la faiblesse et la soumission. Comme tout proverbe a une morale, dans notre cas, il faudrait donc devenir loup soi-même pour pouvoir résister au loup ennemi. Il est à signaler que pour certains auteurs, il existe une allusion mythologique et même biblique dans cette expression par la présence de la brebis, du loup et du troupeau.
Exemple d’utilisation : Il faut que vous montriez que vous avez du courage et que vous ne vous laissez pas vaincre facilement… Voyez-vous, qui se fait brebis, le loup les mange comme dit le proverbe. (Ch Sorel)
Signification : le fait d’avoir une vie tumultueuse ou agitée ne permet pas d’accumuler les richesses.
Origine : Expression française qui conseille la stabilité casanière en étant enrichie et donc plus efficace par la forme que le contenu grâce aux assonances et altérations de plusieurs lettres comme le « r » ou le « s », le son « ou » qui permettent une meilleure assimilation ainsi que le jeu vocalique sur les consonances masse et mousse. Elle viendra contredire le fameux dicton : Les voyages forment la jeunesse.
Exemple d’utilisation : Va mon vieux, va comme j’te pousse, à gauche, à droit’, va ça fait rien. Va pierr’ qui roule amass’ pas mousse, j’m’appell’ pas Pierre et je l’sais bien. (A. Bruant)
PAUVRETÉ N’EST PAS VICE : Expression française utilisée comme adage moral d’origine biblique qui signifie qu’il vaut mieux être pauvre tout en restant honnête plutôt que s’enrichir d’une façon contraire à la morale.
Cette expression française s’emploie pour « redorer le blason du pauvre » en lui insinuant de n’avoir aucune honte à être pauvre mais la fierté de ne pas s’être enrichi malhonnêtement.
L’expression française « pauvreté n’est pas vice » prend sa source dans l’évangile et cherche à convaincre de l’inversion des hiérarchies sociales où le pauvre emblème du dépouillement accède à une dignité sublime.
Une autre expression française du XVIIème siècle vient confirmer notre dicton « qui méprise le pauvre injurie le créateur« .
Une réponse ironique à cette expression française est venue de la part de Molière dans Don Juan qui affirme que dans l’attente du respect, le pauvre peut mourir de faim!
ON NE PEUT CONTENTER TOUT LE MONDE ET SON PÈRE : Expression française qui signifie qu’on ne peut faire plaisir à tout le monde à la fois.
La notoriété de cette expression française remonte à Jean de la Fontaine dans sa fable « le meunier, son fils et l’âne » mais sa formulation est bien antérieure.
A l’époque contemporaine, cette expression française est prise dans le sens où l’abondance des conseillers ou solliciteurs invite à n’en écouter aucun et faire à sa guise. Celui qui agit ou décide est obligé de faire des mécontents car chaque donneur d’avis veut imposer son point de vue.
Cette expression française veut prouver que l’assentiment unanime est difficile à obtenir et rejoint une autre expression française non moins usitée » autant de têtes autant d’avis«
MAUVAISE HERBE CROIT TOUJOURS: Cette expression française date du XVIIème siècle et sa première version était tout simplement mauvaise herbe signifiant mauvais sujet en faisant allusion aux plantes dont la trop rapide croissance gêne la poussée des plantes plus utiles.
Cette expression française date du XVème siècle mais sa notoriété revient à Molière au XVIIème.
L’idée dominante est la même que celle évoquée par une autre expression française à savoir « mauvaise graine« c’est à dire qu’il existe un rapport inversement proportionnel entre la croissance et l’utilité.
Cette expression française veut expliquer par cette métaphore que les êtres méchants qui mènent une vie dissolue prospèrent et résistent à la punition du temps ou divine dans ce cas. De ce fait une question se pose quant à la moralité de cette expression pour se demander si c’est une incitation au vice ou un reproche à la providence
Signification : Expression française qui signifie que les termes opposés ont des caractères communs et on passe facilement de l’un à l’autre.
Origine : Une démonstration mathématique de ce dicton semble impossible.De ce fait, « les extrêmes se touchent » se définit comme une incitation à éviter les excès. Cette expression française ne peut s’appliquer au domaine du réel, par contre elle reste valable dans le domaine du sentiment comme la haine qui n’est pas éloignée de l’amour, la colère de la soumission.
Expression française synonyme : » choisir le juste milieu » qui reste l‘apanage des prudents!
Signification : Les bonnes intentions ou résolutions aboutissent souvent à des résultats exécrables
Origine : Expression française qui apparait dans les dictionnaires français au XIXème siècle sous l’influence de l’expression anglaise où il se disait au XVIIème siècle que dans le vocabulaire familier des clercs que l’enfer est plein de bonnes intentions. La notion de pavé viendrait dit-on aussi de l’origine anglaise et ce au XVIIIème siècle où il se disait paver la voie dans le sens de préparer et de ce fait l’enfer en question sera préparé et garni de bonne intentions avortées ou suivies d’effets désastreux.
Pourtant et bien que notre expression semble venir d’Angleterre, il serait utile de préciser que « l’enfer est pavé de bonnes intentions » se retrouve dans la tradition chrétienne où il est dit que « les bonne intentions ne suffisent pas sans leur réalisation, à éviter le mal ou la damnation » où le verbe paver aurait des connotations métaphoriques anciens et signifie donc recouvrir complétement.
Exemple d’utilisation : Jamais, il ne faut se défier des sentiments mauvais en amour, ils sont très salutaires, les femmes ne succombent que sous le coup d’une vertu. L’enfer est pavé de bonnes intentions n’est pas un paradoxe de prédicateur. (H. Balzac : La femme de trente ans)
Expression française synonyme : Le pavé de l’ours
Il faut faire feu qui dure : Expression française qui date du XVIIème siècle et signifie ménager son bien ou ses forces.
Cela remonte à une époque où la journée commençait par les corvées du feu et du bois.
Cette expression française d’origine donc rurale incite à la prévoyance.
La comparaison avec le feu est explicite car le feu dure non par sa vivacité mais dans l’aptitude à le maintenir actif.
Dans cette expression française, le feu symbolise la vie et par de la une incitation à ménager le futur et penser aux lendemains en évitant de bruler ses réserves en une seule fois.
Cette expression française en rappelle une autre dans le même sens et est non moins usitée à savoir « qui veut voyager loin ménage sa monture ».
Signification : Il est impossible de se débarrasser de ses tendances naturelles.
Origine : Locution proverbiale devenue expression française qui remonte à l’époque d’Horace qui affirme dans ses Épitres « chassez le naturel avec une fourche, il reviendra toujours en courant ».
Expression française synonyme : « on ne peut empêcher un chien d’aboyer, ni un menteur de mentir ».
Signification : Il est facile d’être cru si ce qu’on dit n’est pas vérifiable
Origine :
Afin de mieux comprendre les origines de cette locution proverbiale devenue dicton français, il faudrait commencer par définir les termes qui le composent selon le dictionnaire de l’époque.
Le mot beau signifiant dans ce cas facile et aisé , « A beau mentir » doit être comprise dans le sens de « il a beau mentir » à savoir qu’il a une bonne capacité ou aptitude à mentir. L’idée sous entendue vient du fait que mentir ne peut être vérifiable par l’auditeur.
Ce diction a connu ses beaux jours à l’époque des grandes découvertes. Les navigateurs, en parcourant le monde comme Christophe Colomb rapportent des récits d’une extravagance extrême sans que personne ne puisse les contredire.
De nos jours « A beau mentir qui vient de loin » a perdu un tant soit peu de sa valeur car il y a une plus grande aptitude au déplacement. Par contre cette facilité ne concerne pas tout le monde et pour nombreux cas ce proverbe reste valable au sens propre comme au figuré.