Avoir une maitresse coûteuse et au sens plus large, cette expression peut définir celui qui dépense beaucoup d’argent pour un plaisir.
Expression française dont les origines remontent au XVIIIème siècle, époque pendant les salles où se déroulaient les spectacles étaient cernés par un défilé de prostituées qui venaient quêter les fêtards nocturnes et bien pourvus. A ce titre, l’Opéra étant la salle la plus notoire de l’époque prend le sobriquet de « marché aux putains ».
Au XIXème siècle, la prostitution devient monnaie courante et atteint l’intérieur des salles par le fait que les danseuses s’adonnaient à la fois à la danse et à la vente de leurs charmes. Pourtant ces danseuses prostituées ne s’adonnaient pas au plus vieux métier du monde de la même façon. Alors que certaines se contentaient de passes discrètes, d’autres prenaient le titre de maitresse d’hommes de la haute société. Ils dépensent des sommes énormes pour satisfaire les caprices de ces dames.
C’est donc de là qu’est issue notre expression qui ne tardera pas à élargir son milieu d’utilisation pour regrouper toutes les dépenses importantes que l’on puisse consacrer à une passion.
Par ailleurs, sachez qu’avoir une danseuse peut être exprimée par s’offrir ou entretenir une danseuse sans que le sens varie.
Expression utilisée pour indiquer un endroit trop éloigné
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française très ancienne, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque.
Selon certaines interprétations, il existait au Xème siècle à Paris une habitation de plaisance située dans un lieu appelé Vauvert et qui aurait été construite par le roi Robert. De par l’explication de l’époque vauvert faisait allusion à deux termes latins vallis viridis se traduisant par vallée verdoyante. Cette bâtisse était entourée de carrières et le vent s’y incrustait avec un grand bruit. Ceci n’a pas tardé à enrichir les conversations de l’époque à ce sujet par une population qui croyait dur comme fer aux superstitions et à ce titre croyait que tous les diables de l’enfer se réunissaient en ce lieu.
Ce serait dit-on les chartreux qui logeaient pas loin de là et voulant à tout prix acquérir la propriété s’en donnèrent à cœur joie pour exploiter cette frayeur et ceci entraina que plus personne ne s’en approchait. Mais tout le monde était d’accord sur un point à savoir que seuls les moines pouvaient faire disparaitre les esprits qui hantaient la propriété.
Ce fut Saint-Louis qui rencontra les moines au XIIIème siècle et s’accorda avec eux pour qu’ils le débarrassent de cette propriété en en devenant propriétaires et ce, à titre gracieux, par un système de donation. Mieux encore, ils purent profiter de la maison ainsi que ses dépendances et appartenances.
Ce n’est qu’au XVIème siècle que le diable vauvert se transforma en expression grâce à La Fontaine qui l’utilisa dans une de ses fables.
Maintenant, les corbillards à tombeau grand ouvert, emportent les trépassés jusqu’au diable vauvert. (G. Brassens : Les funérailles d’antan)
Terminé entièrement et prêt à être utilisé
Expression française assez ancienne qui remonte au XVIIIème siècle et qui a longuement été l’apanage des chantiers de construction. En effet, une construction clés en main est une construction terminée entièrement et mise à la vente à un prix forfaitaire.
Toutefois, cette notion de clés en main montrait à l’époque des difficultés d’évaluation puisque le forfait était sensé regrouper la somme des devis des artisans ayant participé à l’élaboration du chantier auquel il fallait rajouter les difficultés qui survenaient au fil de l’avancement des travaux. De ce fait, vendre une construction clés en main n’indiquait pas seulement qu’elle était complètement finie mais qu’elle était cédée sur la base d’un prix convenu à l’avance et qui ne risquait pas de changer sous aucun prétexte.
Peu à peu, l’expression vit son domaine d’utilisation s’élargir pour atteindre le fait de vendre toute chose utilisable de suite et pour un prix fixé à l’avance. La notion de clé perd donc son sens propre de moyen d’accès à une résidence mais reste utilisé comme processus pour atteindre un but prédéfini.
Selon d’autres interprétations, l’expression « clés en main » est inspirée de l’anglicisme « turn key » traduit par « tournez la clé ». Or le terme clé est par définition cet objet servant à ouvrir ce qui est verrouillé et de ce fait au figuré la façon de résoudre un problème, une sorte de voie d’accès, un indice qui puisse permettre une meilleure compréhension de la situation.
Toutefois, « clés en main », selon le Dictionnaire des Expressions et Locutions, a pourtant été utilisé dans des contextes autres que ceux décrits ci-dessus et qui semblent un tant soit peu inattendus comme chez J. Testart dans son œuvre « L’œuf transparent » où les enfants clés en main faisait appel au phénomène de la fécondation in vitro.
Poncifs ou banalités exprimées par le plus grand nombre.
Expression française attestée depuis le milieu du XVIème siècle qui puiserait ses origines dans la langue latine. En effet, elle serait la traduction de « loci communes » qui elle-même viendrait du grec « topoi koinoi ». Les lieux communs furent utilisés dans le domaine de la philosophie et de la rhétorique par Aristote et Cicéron comme étant un ensemble d’arguments de valeur générale applicables à des sujets particuliers. Le sens de l’expression a varié au XVIIème siècle pour désigner toute vérité d’ordre général et actuellement, elle serait plutôt synonyme d’idées reçues ou rebattues.
Elle savait les intrigues du mode, les mutations d’ambassadeurs, le personnel des couturières et s’il lui échappait des lieux communs, c’était dans une formule tellement convenue que sa phrase pouvait passer pour une déférence ou pour une ironie. (G. Flaubert : L’éducation sentimentale)
Personne chargée de basses besognes ou située au bas de la hiérarchie.
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française assez récente et qui ne remonte qu’au début du XXème siècle, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque.
Selon certaines interprétations, le sens de cette expression viendrait du vocabulaire allemand de la fin du XIXème siècle où « pfifferling » désigne ce qui serait sans valeur. Ce terme fut donc traduit par fifrelin et a gardé la même signification.
A partir de là, les français ont donc pris le terme allemand et en ont fait la contraction pour donner le terme fifre. Ce dernier fut introduit dans le langage professionnel pour parler d’une personne peu ou pas compétente. Quant au sous-fifre, il aurait acquis sa popularité dans les entreprises du début du XXème siècle pour désigner d’abord les apprentis considérés comme maladroits et inexpérimentés avant de se généraliser à tout le monde.
Pour d’autres auteurs, l’idée de petite monnaie existe bien mais pour eux le fifre serait synonyme de liard équivalent au quart de sou et dont la valeur était très faible. Par ailleurs ce liard, pris dans ce sens se retrouve dans l’expression « ne pas avoir un liard » pour dire la même chose. Ce serait donc ce bien de peu de valeur, qui viendrait d’une sorte de diminution dans la compétence et le pouvoir, qui donnerait le sens au sous-fifre
Cela risque fort de lui arriver
Expression française dont les origines sont très anciennes puisqu’elle remonte à la fin du XIIème siècle ou au début du XIIIème selon les interprétations. A cette époque elle existait sous la forme « ça lui pend devant le nez ».
Pour mieux en comprendre les origines, il est important de commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. Le verbe pendre au XIIIème siècle prenait le sens de tout ce qui était fixé par le haut et à ce titre, l’image de celui qui avance sans regarder ce qui est fixé en hauteur peut trébucher, tomber et bien sur lui arriver malheur. C’est pour cela que l’expression s’explique par le fait que ce qui risque d’arriver à quelqu’un par sa faute viendra à coup sur.
Mais ce malheur est dans notre cas proche du bout du nez et ne l’a pas encore touché ce qui se traduit par l’arrivée d’un danger imminent s’il entreprend encore certaines choses et il est possible de l’éviter puisqu’il aurait été prévenu des faits.
A travers le temps, « devant » a été remplacé par « au » et complété par « le bout ». C’est à partir du XIXème siècle que notre expression fut complétée par des qualificatifs pour la transformer en « ça lui pend au bout du nez comme une citrouille »
Je protestai que j’avais toujours été sérieuse là-dessus. Eh bien, restez-le ! Aboya-t-il, sinon vous savez ce qui vous pend au nez. Il partit en trombe. (C. Rochefort)
Plus ou moins
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française qui date du tout début du XVIIème siècle, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. « Peu », comme tout le monde le sait, exprime une faible quantité de matière. Le terme « prou » quant à lui, est rare dans le langage quotidien du français moyen pour ne pas dire absent mais se retrouve dans le langage littéraire des soirées mondaines.
A ce titre la seule manière de l’utiliser est ce proverbe. En effet, le terme prou est issu de la langue latine où « prode » et « prodesse » sont synonymes de profit et peuvent prendre le sens de « beaucoup ». Ce fameux substantif prou passa à la langue de Molière via la Fontaine, usager du langage archaïque en parlant du paysan ayant offensé le seigneur « Or buvez donc, et buvez à votre aise ; bon prou vous fasse »
Toutefois, il est fort possible que « prou » soit tout simplement l’adverbe courant dans l’ancien français qui signifie beaucoup mais qui a disparu de nos jours et ne se retrouve que dans l’expression peu ou prou.
Rien de ce que je puis faire ne peut me paraitre gratuit, en ce temps où les choses si hideuses se passent qu’il est impossible à quiconque de ne pas s’en tenir pour peu ou prou responsable et ne pas assigner à chacun de ses gestes une portée mesurable. (M. Leiris)
Être à pot et à rot chez quelqu’un s’explique par le fait d’avoir son couvert mis habituellement chez une personne pour y manger à son aise.
Expression proverbiale française qui explique le fait d’aller manger chez autrui régulièrement. Mais la question qui se pose serait de savoir pourquoi ne parle-t-on que de pot et de rôt. En effet, les gens de l’époque ne connaissaient pour toute nourriture que le pot, diminutif du pot-au-feu qui est une viande bouillie et le rôt signifiant viande rôtie.
A partir de là, il est possible de trouver approximativement à quand remonte ce fameux proverbe. En effet, au début du XIVème siècle, c’était la loi de Philippe Le Bel qui réglait la quantité de mets servis consistant en un plat de viande et un entremets pour le dîner et un potage et deux plats pour le souper. Au milieu du même siècle, les ecclésiastiques par le décret d’Angers n’avaient droit d’avoir que deux plat au maximum pour leur repas. Plus tard, Charles VI prescrivit deux mets habituels en plus du potage. Toutefois, il faut croire que ces lois n’étaient pas dûment respectées et sont tombées en désuétude à la fin du XIVème siècle. C’est à partir du XVème siècle que les citoyens purent manger à leur guise. A ce titre et d’après ces explications, notre expression, basée sur la restriction de nourriture et ne comprenant que le pot et le rôt ne peut remonter qu’au XIVème siècle.
Dépouiller quelqu’un, lui extorquer de l’argent
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. Le verbe plumer semble aisé à expliquer : Plumer est pris dans ce cas au sens figuré et veut dire dépouiller comme on dépouillerait un volatile en lui enlevant ses plumes. Par contre la difficulté réside dans le choix de la fauvette et à la limite pourquoi notre expression ne s’est pas basé sur un autre nom d’oiseau.
Selon certains interprètes, la fauvette fait allusion à un ancien sens de fauve qui correspondrait à tout ce qui est faux et hypocrite. Par ailleurs, plumer la fauvette n’est pas la seule expression à avoir utilisé le fauve dans ce sens mais on retrouve la même connotation dans le cheval fauve et le fait de le chevaucher signifie tromper.
Nous serions bien sottes, dit la femme d’un petit avocat, de porter de moindres étoffes que celles-là. Ce que nous en faisons donne davantage de courage à nos maris de travailler et plumer la fauvette sur le manant. (Le Magasin Pittoresque)
Se faire (être) plumé, se faire pigeonner, être le dindon de la farce
Mal raisonner, raisonner en dépit du bon sens
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par interpréter le rapport qui puisse exister entre une huitre et l’intelligence. A prime abord, il ne peut y avoir de lien existant. Toutefois, en examinant cette fameuse huitre, il est impossible de déterminer si oui ou non il existerait des animaux qui lui sont inférieurs au niveau organisationnel. Certaines croyances considèrent ce bivalve insensible et incapable de ce mouvoir et dépourvu de toutes les facultés de l’instinct. A ce titre, il est possible que notre expression soit issue de ces réflexions.
Mais, selon certaines interprétations, le fait de raisonner comme une huitre proviendrait de la légende faisant allusion à l’huitre de Giovanne Baptista Gelli, poète florentin très prisé par les intellectuels français du XVIème siècle. Selon lui, Ulysse était en train de dialoguer avec ses compagnons qui ont été transformés en bêtes, leur demandant de reprendre leur forme humaine en s’aidant de la Magicienne Circé.
Du moment que cette transformation devait se faire seulement s’ils en témoignaient le désir, Ulysse commença par s’adresser à l’huitre qui était contente de sa situation, la jugeant meilleure que celle d’un être humain. En demandant l’avis des autres animaux, il constata que tous avaient les mêmes arguments que cette fameuse huitre et à ce titre semblent raisonner comme elle
Sous d’autres cieux, il est possible de retrouver de semblables expressions comparatives et à titre d’exemple, en Afrique du Nord, nous retrouvons le fait de raisonner comme ses chaussures ou ses pieds qui n’ont aucune personnalité et ne décident rien. Ils sont là pour appliquer les directives du cerveau qui les guide.