Expression méridionale et plus particulièrement provençale mistralienne incluant le Var. Elle est utilisée jusqu’à Saint Laurent du Var autrefois frontière de la France avec l’Italie. Elle est utilisée pour décrire quelque chose de très vieux dont on ne connait pas la date exacte.
Expression française régionale marseillaise qui puiserait ses origines dans l’épidémie de « pébrine » du milieu du XIXème siècle. Cette maladie aurait atteint sauvagement l’industrie du ver à soie, base de l’essor économique régional de l’époque.
En effet, au XIXème siècle, Avignon et Marseille faisaient la fierté de la France avec le commerce de la soie constituant la richesse de la région.
Le nom de « pébrine » attribué à cette maladie était du au fait que les vers contaminés devenaient tachetés de points noirs comme s’ils étaient enduits de poivre. Cette maladie a beaucoup marqué les esprits de l’époque ce qui a contribué à rendre l’an pèbre , l’année de la pébrine.
Pourtant le pèbre se définit tout aussi bien comme étant une plante aromatique de la famille des labiées qui est la sarriette.Mais, notre expression n’aurait pas de rapport avec la plante en question et reste utilisée par les gens de la région pour évoquer un acte effectué à une époque révolue et lointaine. Certains utiliseraient l’expression « l’an poivre » pour dire l’an pèdre en référence aux termes an qui est synonyme d’année et pèdre qui rappelle le poivre.
Être vêtu simplement, en tenue négligée, sans porter de veste
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression, fort ancienne qui remonte au moyen-âge, il faudrait commencer par définir le rôle de cet habit de prédilection de l’époque. En effet, la tradition voulait que le port d’une chemise était obligatoirement accompagné d’une veste et le fait de s’habiller en bras de chemise était hors-norme et extrêmement rare.
La question qui se poserait serait de savoir pourquoi le choix de la chemise et pas celui d’un autre vêtement. L’expression « en bras de chemise » est issue du langage populaire et la chemise était à l’époque le vêtement qui serait intimement lié à la vie de chacun. Du moment qu’elle est proche du corps et exposée au vu de tous, elle va servir à protéger celui qui la porte et en même temps mettre en avant son appartenance à un groupe social déterminé.
Des visages encore bouffis de sommeil apparurent aux fenêtres ; des groupes d’hommes, en bras de chemise, de femmes en camisole et en bonnet de nuit, se formèrent, animés, sur le bas des portes. (O. Mirbeau)
Être en liberté
Afin de mieux comprendre cette expression régionale d’origine savoyarde il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de la région.
Selon certains interprètes, cette expression serait tout bonnement une déformation de l’expression campagnarde « être à la bade » qui veut dire être libre et qui serait une sorte de francisation d’une expression occitane « abada » venant elle-même de « badar » signifiant ouvrir. Elle fut d’abord adaptée au bétail en le faisant sortir de l’étable pour le mener paître et le laisser en liberté. Peu à peu cette expression habituellement utilisée pour les animaux s’est adaptée aux hommes pour désigner celui qui est toujours au loin et hors de la maison.
En haute Savoie, le verbe abader est pronominal et est employé pour se mettre en train. Ce verbe est généralement connu dans le langage des anciens pour demander à leurs enfants de sortir du lit et vaquer à leurs occupations. Toutefois, le fait de se faire abader peut signifier dans la région se faire gronder de manière sévère. Quant au fait d’être à l’abade, il prend le sens d’être loin de chez soi et est synonyme d’être à la rôde.
Je dis à l’autre berger, c’est quand même mal de tuer une si jolie bête, on la laisse à l’abade. (A-M Prodon)
Tout faire pour se faire oublier, être discret
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, fort récente qui ne remonte qu’au milieu du XXème il faudrait commencer par définir le rapport qui puisse exister entre la discrétion et cette fameuse fleur.
En effet la violette est connue pour son odeur suave surtout si le parfum de la fleur elle-même mais les parfumeurs l’auraient dit-on utilisé pour en faire un parfum plutôt entêtant. Selon les interprètes, cette expression sortirait droit du milieu des journalistes pour qualifier les rédacteurs qui font tout pour se faire oublier.
Dans certains textes, l’expression « discrétion de violette » peut se retrouver sous la forme de « pudeur de violette ». Le sens est pratiquement le même sauf que cette dernière est plus utilisée pour désigner une personne timide et modeste
Rappelons d’abord, c’est un préalable important, qu’il y a deux affaires « Clearstream ». Ce genre d’établissement financier a une discrétion de violette, il déteste qu’on braque le projecteur sur ses activités et qu’on évente ses petits secrets. (Bernard Langlois)
Demander à quelqu’un de s’occuper de ses affaires
Selon certaines interprétations, cette expression française aurait vu le jour dans les années trente et donc à la première moitié du XXème siècle. Elle viendrait dit-on d’une chanson qui était basée sur des questions complètement absurdes et même ironiques servant à rappeler aux gens de se mêler de leurs affaires. Ce serait donc cette chanson très populaire d’Yves Mirande et Albert Willemetz, à l’époque qui aurait laissé cette expression dans la mémoire collective.
De nos jours, cette expression n’est plus utilisée car les femmes âgées qui circulent à vélo sont monnaie courante alors qu’au début du siècle, cela semblait ridicule et inconcevable. C’est pour cela que le vélo est donc remplacé par le skate ou le surf, histoire de garder l’ironie de l’expression
Formule ironique employée pour se débarrasser de quelqu’un ou lui demander de se mêler de ce qui le regarde.
Expression française sortie droit du dictionnaire argot du XIXème siècle où le terme sœur signifie femme, maîtresse ou même prostituée. Mais il faudrait commencer par trouver le rapport qui puisse exister entre la sœur et ces multiples définitions.
Selon certaines interprétations, le sens en question tire son origine d’un refrain d’une chanson à la mode au XIXème siècle à savoir « et ta sœur, est-elle heureuse… ». En effet dès le XVème siècle, on disait d’une fille débauchée qu’elle était une de nos cousines et de plus il régnait entre les deux termes une certaine analogie qui vient confirmer l’étymologie en question.
Toutefois, il faudrait savoir qu’à cette interjection, il est généralement répondu entre autres par plaisanterie « ma sœur, elle bat le beurre ». Ce complément de l’expression a vu le jour au milieu du XIXème siècle et serait utilisée par les militaires
Restait Saturnin. Ca, on m’aurait dit : « C’est Saturnin qui déjeune dans la tasse bleue », j’aurai répondu : « Non, et ta sœur ? » et soutenu mordicus jusqu’à la dernière que ça ne pouvait pas aller ensemble. (J. Giono)
De quoi je me mêle, est ce que je te demande si ta grand-mère fait du vélo
L’expression francaise avoir la baraka signifie avoir de la chance.
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française sortie droit du dictionnaire argot des militaires, il faudrait commencer par définir cette baraka et comprendre d’où viendrait ce terme en question.
La baraka est un mot d’origine arabe qui signifie une chance extraordinaire et inouïe, une sorte de bénédiction. En effet, cette baraka est une faveur du ciel et celui qui la possède est béni des dieux. Les français l’aurait adopté à l’époque de la colonisation française au Maghreb et il fut largement utilisé par les pieds-noirs d’Algérie au début du XXème siècle.
Selon d’autres interprétations, l’expression avoir la baraka serait synonyme d’avoir de la force et la guerre dans le sang et l’adjectif français « baraqué » en serait issu.
Approximativement, à peu près
Expression française qui se base sur une métaphore où le niveau de l’eau serait assimilé à une valeur équivalente à la fois à la qualité, la quantité ou le genre selon le contexte d’utilisation.
Cette expression est généralement équivalente à « dans les mêmes eaux » mais il existerait toutefois une légère différence puisque dans le cas de cette dernière la notion d’égalité serait plus rapprochée alors que « dans ces eaux-là », la comparaison serait plus approximative.
Selon certaines interprétations, « dans ces eaux-là » prend le même sens que « dans les mêmes eaux » et viendrait du milieu de la marine, indiquant deux bateaux accostés l’un près de l’autre.
Il devait être autour de seize heures : Je m’arrête habituellement d’écrire dans ces eaux-là. (Marie-Eve Sévigny)
Les années abondantes en noisettes sont celles où il y a plus de mariages féconds et donc entrainant beaucoup de naissances.
Expression française basée sur un préjugé très ancien provenant des gens de la campagne du XVIème siècle. Cela vient, selon certains interprètes, d’un usage antique consistant à distribuer des noix dans les mariages. Le mari renonçerait à sa vie futile pour se consacrer à son épouse et surtout la féconder. Ces noix sont donc jetées dans les noces en signe de bon présage pour la mariée. Par ailleurs, il faut croire que la noix présentait le même symbole que la noisette.
Pour d’autres auteurs, l’expression viendrait d’une coutume du moyen-âge où il devait être déposé une corbeille de noisettes bénie par un prêtre près du lit nuptial. Ceci a été remplacé petit à petit par des corbeilles de dragées qui ont, comme tout le monde le sait, un cœur constitué d’une amande ou d’une noisette pour souhaiter un mariage fécond.
Mais il parait que pendant le moyen-âge, la tradition voulait que ce soit plutôt du blé qui soit jeté pendant les noces. Toutefois, la coutume de jeter des noisettes pendant la cérémonie de mariage a connu son apogée au XVIème siècle notamment dans les villages de Corse.
Allié dans une famille, parent par alliance ou conjoint d’un membre d’une famille
Expression française sortie droit du dictionnaire argot et qui est donc considérée familière et populaire. Elle sert à désigner de manière péjorative un membre de la famille qui est arrivé au sein de ce groupe soudé par alliance et n’ont ne lui appartient pas grâce aux liens du sang.
L’expression a été attestée au XVIIème siècle et les termes y afférant gardent leur sens premier puisque le verbe rapporter est synonyme de « joindre » ou « ajouter ». Ceci fera donc référence à un morceau qui serait ajouté à un plus grand ensemble. La notion de « pièce rapportée » n’a pas pris de sens péjoratif jusqu’au XIXème siècle où elle fut largement remplacée par le qualificatif beau suivi du lien de parenté comme beau père, belle-mère, belle sœur…..
Ce sens péjoratif a été perçu par des locuteurs plus contemporains par le terme « pièce » car ceci a plutôt tendance à désigner un objet plutôt qu’une personne et le mot rapporter se rapproche davantage du verbe « apporter ».
Elle a plus de cinquante descendants. Avec les pièces rapportées, ça lui fait une famille de pratiquement soixante-dix.