Cette expression francaise veut tout simplement dire « jamais ».
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, utilisée pour la première fois par l’auteur Rabelais, il faudrait commencer par définir ce qu’est cette fameuse coquecigrue.
Selon les chercheurs, la coquecigrue est un oiseau fantastique. L’origine du terme est quelque peu obscure mais il est possible de constater l’utilisation d’éléments en rapport avec le coq, la grue et même la cigogne, en d’autres termes un amalgame d’oiseau.
Pour d’autres auteurs à l’instar de P. Guiraud, le terme aurait plutôt rapport avec la coquille ou un objet sans valeur qui viendrait du latin « ciccum » synonyme d’un rien. Certains y verraient par contre une étymologie plutôt grecque. En effet, les grecs utilisent le terme « ypu » pour décrire ce qui est sans valeur, ce qui se traduirait par une rognure, un fétu. Ce monosyllabe qui se prononce comme un grognement indique que l’on ne veut même pas répondre à la question ce qui a donné lieu à l’utilisation du terme en question.
Avec réticence, sans conviction
Expression française attestée au XVIIème siècle où le « bout » joue le rôle de ce qui spatialise la parole. Cette dernière qui de la bouche et de sa partie la plus extrême à savoir les lèvres va se diriger vers l’allocutaire. A ce titre le bout va s’opposer au fond.
L’expression en elle-même ne comprend pas de jeu de mot et elle est simple et assez claire. Elle correspond à une sorte de réalité typiquement physique. Dire quelque chose du bout des lèvres c’est en quelque sorte faire tomber ses mots sans les articuler correctement comme si la formation des syllabes s’effectuait à l’extérieur de la bouche, n’appartenant presque pas à celui qui les prononce.
L’expression « du bout des lèvres » est généralement utilisée avec tous les verbes en rapport avec la parole mais il est possible de la trouver en association avec d’autres activités tout autant liées à la bouche comme le fait de manger du bout des lèvres, synonyme de manger à peine.
« Du bout des lèvres » ne souhaite pas impliquer le corps dans une affaire et s’oppose littéralement au fait de faire quelque chose du fond du cœur qui indique la profondeur et la sincérité alors que les lèvres montrent une sorte d’imagerie de surface.
Plongée dans sa revue des Deux-Mondes, Mme Sherbatoff répondit à peine du bout des lèvres à mes questions et me dire que je lui donnais la migraine. (M. Proust : A la recherche du temps perdu)
Être extrêmement complaisant
Selon certaines interprétations, cette expression française remonterait au XVIIème siècle où elle était utilisée sous la forme « être du bois dont on fait les vielles » ce qui montre qu’il s’agit d’un bois souple qui sert à fabriquer les instruments de musique. La métaphore va donc s’articuler autour de l’idée d’accord.
Pour d’autres auteurs, il aurait existé au milieu du XIX un journal satyrique qui trouva un malin plaisir de s’en prendre à André Dubois député d’Angers sous Louis Philippe qui suit à la lettre les ordres du gouvernement. A la base il aurait été écrit un article sur ledit journal avec le titre « Dubois dont on fait les flûtes »L’expression décrit donc un homme timoré qui cherche à adopter l’opinion dominante en s’abritant derrière un jugement et à ce titre il est impossible de lui reprocher quoi que ce soit.
La dernière interprétation de l’expression « être du bois dont on fait les flûtes » met en cause la définition du terme flûte. Dans ce cas précis la flûte n’est pas un instrument de musique mais un navire de charge hollandais équipé de 3 mâts aux voiles carrées. Ces bateaux, dont la construction remontait à la fin du XVIIIème siècle, utilisaient un bois qui s’adaptait aux formes exigées par les fabricants.
Formule utilisée pour la glorification des grands nez et surtout pour dire que le défaut physique ne peut altérer la beauté d’une personne.
Expression proverbiale française étrange et étonnante par le fait que le grand nez n’a jamais été fait pour s’installer sur un beau visage. Or dans ce cas, on assisterait plutôt à leur glorification.
Il faut croire toutefois que la glorification des grands nez existe depuis très longtemps et ceci a été retrouvé dans beaucoup de documents d’histoire. Les grands nez ont connu leur apogée à l’époque de Platon avec le nez royal de Cyrus sans compter la gloire des nez romains et en France celui de François 1er.
Toutefois, les grands nez ne sont pas seulement sollicités par les écrivains mais l’église en a fait un attribut de respect et d’obéissance. Dans le milieu ecclésiastique, les grands nez sont obligatoires pour les prétendants au titre de moine. D’ailleurs, dans certains ordres religieux chrétiens, on dit toujours qu’il faut du nez pour être pape
A boule vue, expression francaise signifiant : A coup sur, directement et sans hésitation.
Expression française usitée et vieillie qui n’a plus cours à notre époque. Son sens a bien changé au cours de l’histoire car précédemment, elle aurait pris le sens d’effectuer quelque chose à l’étourdi sans aucune attention.
Elle puiserait ses origines d’un jeu de boules où quand on y jouait à boule vue, on le faisait à la volée sans viser longuement. De ce fait jouer à la boule vue, c’est jeter sa boule dès qu’on la voit, sans réflexion préalable.
L’expression « à boule vue » a aussi pris le sens opposé à l’initial et a signifié tout autant le fait de faire quelque chose en connaissance de cause et avec réflexion. Là aussi, elle puiserait ses origines dans le même jeu où il est question de lancer sa boule après qu’on l’ait bien vue. Ce sens de l’expression est plus vieux que le précédent.
Avoir des suites graves
Expression française qui remonte au XVIIIème siècle et qui s’emploie généralement sous sa forme négative. Elle puiserait ses origines dans une autre expression fort ancienne qui remonterait au XIIIème siècle, à savoir traire quelqu’un à conséquence, devenue tirer en conséquence au XVIème.
Dans ce dernier cas, tirer à conséquence se définit comme le fait de suivre quelque chose en vue d’obtenir les même résultats, en d’autres termes suivre jusqu’aux conséquences. Par la suite tirer à conséquence devient synonyme de « entrainer » ou « conduire » et non plus de « suivre ».
Par ailleurs, la conséquence dans le sens de suite logique viendrait de la notion d’importance, issue d’une ancienne expression à savoir « toucher de conséquence à quelqu’un » synonyme d’être important pour lui.
Lorsque le supérieur est absent, les subalternes profitent de leur liberté
Expression proverbiale française qui aurait existé sous plusieurs formes différentes et ce depuis le XIIIème siècle, dans toutes les langues de folklore d’Europe. En France, vers la fin du XVIIIème siècle, l’expression se retrouve sous la forme « quand le chat est hors de la maison, les souris dansent sous la table. Il a fallu attendre Balzac au milieu du XIXème pour se rapprocher de l’expression initiale avec « quand le chat court sur les toits, les souris dansent sur les planchers ». L’idée de danse est apparue donc beaucoup plus tard.
Avoir de l’importance, entrer en considération
Expression française qui remonte au milieu du XIXème siècle et qui puiserait ses origines dans le monde de la finance. En effet, la ligne de compte a d’abord été définie comme étant une forme réglementaire que doit avoir un compte de gestion et par extension chaque article d’un compte.
La ligne de compte selon certaines interprétations est une notation développée de prendre en compte avec une métaphore moins technique mais plus développée. Toutefois la ligne de compte peut être utilisée avec le verbe mettre pour exprimer l’idée de tirer un avantage d’une chose et ce dès le XVIème siècle grâce à Montaigne.
Il n’est certes pas incapable de sympathie et s’est montré le plus souvent d’une grande obligeance ; mais tout de même les boutiques des plus petits villages n’ont jamais été plus achalandées et cela entre en ligne de compte. Encore qu’on ne l’avoue pas volontiers. (A. Gide)
Se produire à un moment et un lieu déterminé.
Expression française qui remonte au milieu du XVIIIème siècle dans ce sens précis. Par contre, il faut dire qu’elle aurait existé auparavant mais avec un sens différent.
En effet, au XIVème siècle, avoir lieu est synonyme d’avoir cours ou se manifester alors qu’au XVIème siècle, l’expression devient être légitime.
De nos jours, le sens moderne de l’expression prend une valeur spatio-temporelle servant au repérage d’un phénomène qui correspond à une sorte de reconnaissance de la réalité. Toutefois, ce serait la valeur temporelle qui serait dominante par rapport au lieu de l’action. Ceci serait lié à l’emploi des temps des verbes comme à titre d’exemple telle chose a eu lieu appartient au passé. Par contre, la valeur spatiale est implicite par le fait qu’elle demanderait un complément d’informations pour être explicitée et il faut donc utiliser l’expression avoir lieu accompagnée d’un endroit.
La division règne au sein d’un même groupe ou d’un même parti
Expression proverbiale française du XIXème généralement utilisée pour décrire les discussions graves entre les hommes qui font partie d’un même corps alors qu’ils devraient instituer la paix entre eux.
L’expression puiserait ses origines dans un passage du Roland Furieux de l’Arioste où Saint-Michel sème la discorde dans le camp d’Agramant, empereur des sarrasins avec une déesse de la discorde qui fait naître des querelles entre les principaux guerriers que l’empereur n’arrivait pas à calmer et qui ne font que ruiner son parti.
Parmi les rescapés et les exilés de la Troisième Internationale, il est une discorde aussi grande que celle qui était au camp d’Agramant. Trotski ne répond même plus à ses contradicteurs d’extrême-gauche, car, dit-il, « ils remplacent l’analyse scientifique par des glapissements perçants ». (marxists.org)