Donner l’impression qu’on est capable de tout
Expression française à forte notoriété se basant sur la métaphore des ailes pour exprimer l’idée de rapidité. Le choix de l’aile va doter l’homme d’un pouvoir surnaturel à l’instar de Pégase dont l’organe en question lui permet de voler. C’est pour cela que donner des ailes se définit comme une sorte de capacité à se surpasser et être transcendé par un état pour lequel on lutte.
Donner des ailes à une personne s’utilise généralement avec un sujet inanimé comme la peur ou la colère pour dire que ces derniers donnent une certaine énergie et de la rapidité.
Je me dis que nous avions tous les deux le sida. Cela modifiait tout en un instant, tout basculait et le paysage avec, autour de cette certitude, et cela à la fois me paralysait et me donnait des ailes. (H. Guibert)
Expression utilisée pour dénoncer des spéculations sans fondement, vaines et inutiles.
Expression proverbiale française qui essaye d’expliquer par une métaphore que suite à des suppositions, tout devient possible. L’ironie émise montre l’absurdité quant à l’émission d’hypothèse pour parvenir à une conclusion sur mesure et arrangeante.
Selon certaines interprétations cette expression est très ancienne et viendrait d’un ancien adage gaulois où avec des si, on mettrait Lutèce en amphore.
On obtiendrait bien de résultats avec des hypothèses absurdes
Expression proverbiale française utilisée pour se moquer d’une supposition absurde en y répondant par une autre encore plus absurde. Elle serait la traduction intégrale d’un proverbe latin « si coelum caderet, multoe caperentur alaudoe ». Elle est considérée comme très ancienne et viendrait des gaulois que croyaient au fait que la fin du monde se déclencherait par la chute du ciel.
Toutefois le choix de l’alouette est un peu obscur mais certains interprètes considèrent l’oiseau, au vu de son envol et de sa chute qui se font de manière brutale, est considéré comme le médiateur entre Dieu et les hommes.
Avec des si on mettrait Paris en bouteille
Le prêteur sur gage
Expression française que serait la traduction d’une expression italienne « monte di pieta » signifiant « crédit de pitié ». Ce genre d’établissement est un lieu où il est possible d’échanger des biens personnels contre de l’argent. Bien sur, une fois sa situation financière plus favorable, il est possible de récupérer ses biens en remboursant la somme due.
En France, le Mont-de-piété fut fondé à Avignon en 1610 par ma congrégation de Notre-Dame de Lorette. Ce ne sera qu’après la première guerre mondiale qu’un décret transforma le mont-de piété en crédit municipal ce qui correspond au développement de ses activités bancaires parallèlement aux prêts sur gages.
Chez ma tante, mettre au clou
Avoir une contravention
Depuis très longtemps, la prune peut être définie autrement qu’un fruit. En effet, à partir du XIIIème siècle, la prune était synonyme de coup, de chance ou de tout ce qui pourrait être sans valeur.
Cette dernière signification remonterait à l’époque des croisades quand les croisés furent mis en échec et ne purent ramener que des pieds de prunier de Damas dont ils goûtèrent leurs succulents fruits. Lors de leur compte rendu avec le roi à propos de leur expédition, le souverain se mit en colère et leur demanda s’ils sont allés si loin pour des prunes uniquement, sous entendant pour rien. C’est ainsi que la prune prit le sens de rien à partir de cette histoire
La prune dans les campagnes a pris le sens de se prendre un coup de poing et le fait de donner une prune pour deux œufs équivaut à un marché de dupes. Le passage de la prune en tant que coup donné au visage à la contravention semble claire puisque la douleur est la même au sens propre comme au figuré et débourser de l’argent pour une contravention fait tout aussi mal.
L’histoire de la prune ramenée de damas par les croisés peut tout aussi bien être à l’origine de notre expression puisque les soldats se sont faits verbalisés par le roi pour des prunes.
Payer une amende
S’arrêter quelque part pour un temps bien déterminé.
Expression française dont les origines sont incontestablement maritimes. Toutefois le terme ancre existe depuis bien longtemps puisqu’il est né parait-il au XIIème siècle et serait issu du vocabulaire latin « ancora » alors que l’expression en rapport serait plus récente et aurait vu le jour au XVIème siècle.
En effet la métaphore est on ne peut plus claire. Il s’agit dans ce cas de l’ancre du bateau grâce à laquelle il est possible d’arrêter une embarcation pour un laps de temps plus ou moins long rien qu’en la jetant dans l’eau. L’immobilité forcée du bateau grâce à cette ancre jetée au fond de l’eau est donc à l’origine de cette image pour indiquer que quelqu’un cherche à s’installer quelque part pendant une période.
Par ailleurs, au moment où une personne jette l’ancre pour s’installer quelque part, il lui est tout à fait possible qu’elle la lève pour aller ailleurs ou partir tout simplement.
Gibraltar, à vrai dire, n’a pas de port ; les vaisseaux jettent l’ancre en pleine mer ; et chaque année d’affreuses catastrophes couvrant la plage de débris, témoignent assez qu’on fait violence à la nature. (Revue des deux mondes, 1829)
Mouiller l’ancre
Ecouter quelqu’un avec une attention passionnée
Expression française qui viendrait d’une autre encore plus ancienne, à savoir être suspendu aux paroles de quelqu’un et qui se baserait sur un point de vue purement sociologique insinuant que dans tout visage, la bouche et les yeux forment un triangle capteur d’attention et qui si, on enlèverait les lèvres, tout porte à croire que personne ne puisse déchiffrer les émotions d’un interlocuteur.
Un critique, très écouté de la presse écrite spécialisée, s’était déplacé, très spécialement entouré d’une cour d’amour de connaisseurs et de jeunes grognasses suspendus à ses lèvres.
Boire les paroles de quelqu’un
Avec beaucoup d’efforts
Locution adverbiale devenue expression française qui remonte début du XVIème siècle. En cette période l’expression était synonyme de « maintenant » ou « tout de suite » avec l’image de celui qui arrache ses pieds du sol pour couper court à son immobilité.
Grâce aux œuvres de Rabelais, l’expression prend le sens de « sans relâche ». Le sens moderne apparaît à partir du XVIIIème siècle sans explication plausible.
Il a travaillé d’arrache-pied à une traduction latine du Nouveau Testament, ce qui l’a conduit à rompre le fer avec un traducteur concurrent. (S. Castellion)
Être un peu fou, être niais
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression régionale, il faudrait commencer par définir le terme « fada » selon le dictionnaire de l’époque. Le terme « fada » viendrait di-on du provençal où il qualifie celui qui est touché par les fées. Il serait issu du latin « fàda » et par de là de l’occitan « fado » qui était la déesse de la destinée.
A son origine le fada serait donc un simple d’esprit qui regarde le monde comme un enfant, en quelque sorte l’idiot du village. Du moment que les fées ont disparu et plus personne n’y croit, le fada a pris de plus en plus une signification négative pour devenir le cinglé.
De nos jours, le fada est de plus en plus utilisé pour exprimer l’étonnement au sens fort du terme. La région marseillaise s’est bien appropriée le terme et le fait de parler fada équivaut à parler marseillais.
L’idiot du village
C’est très fragile, précaire
Expression française dont la forme initiale serait « sa vie ne tient qu’à un fil ». Elle puiserait ses origines dans la mythologie romaine et ferait référence aux Parques qui étaient des divinités maîtresses de la destinée humaine.
En effet, ces Tria Fata ou 3 destinées étaient des sœurs qui avaient un droit de naissance ou de mort sur tous les mortels. La plus jeune, Clotho ou la fileuse, représentée avec une quenouille qui avait pour don de tenir le fil des destinées humaines. La deuxième prénommée Lachésis ou le sort avait pour tâche de placer le fil sur le fuseau et enfin Atropos l’inévitable qui était la sœur ainée avait e rôle principal à savoir celui de couper le fil de la vie quand bon lui semblait. Bien sur les terriens ne pouvaient en aucun cas connaitre leur destinée telle qu’elle était réservée par les sœurs Parques.
Ma place, Monsieur, ne tient qu’à un fil ; si je ne suis pas un peu protégé par son Excellence, je suis le plus malheureux des hommes. (Stendhal)