Signification : faire des promesses mirifiques, promettre des choses considérables et merveilleuses
Origine : Expression française du début du XVIème siècle dont les origines remontent au moyen-âge. Elle rappelle les actes du général carthaginois Hannibal qui fit esperer à ses soldats du haut des Alpes la possession de Rome. Promettre monts et merveilles se disait promettre monts et vaux au moyen-âge où le terme vaux signifiait vallées. Depuis, cette image fut oubliée et les merveilles remplacèrent les vaux pour renforcer le terme monts au lieu de le compléter comme dans l’expression par monts et par vaux.
Exemple d’utilisation : Il ne se trouva d’or et d’argent ni dansles caisses publiques nidans les bourses particulières. Alors vint un matadore talien qui promit au peuple monts et merveilles.
Expression française synonyme : Par monts et par vaux
Signification : Hurler, pousser des cris perçants.
Origine : Expression française du XVème siècle issue d’une légende spécifique à la ville de Poitiers. Selon l’histoire, la fée Mélusine,épouse du comte Raimondin de Poitiers avait le pouvoir magique de se transformer en serpent et avait fait promettre à son mari de ne pas la voir en ces circonstances. Poussé par la curiosité, ce dernier enfreint l’ordre de sa femme et la surprit dans son bain. La fée s’enfuit donc en poussant des cris stridents mais réapparait dès qu’un malheur menaçait la maison des Lusignon pour les avertir par des hurlements.
Signification : S’attaquer à la difficulté avec détermination
Origine : Expression française du XVIIème siècle qui utilise le taureau comme symbole de la force et du danger. selon certaines interprétations, il se pourrait qu’il y ait référence à la mythologie au moment où Héraclès reçut comme septième tâche de capturer le taureau vif car il dévastait les récoltes de l’île. Il ne put y parvenir qu’en lui saisissant les cornes.
Exemple d’utilisation : Serait-ce à toi qu’il obéirait? il faut toujours attaquer le taureau par les cornes…. (Balzac: le contrat de mariage)
Signification : Vivre dans l’opulence
Origine : Expression française de la moitié du XXème siècle sert à désigner celui qui possède assez de moyens pour s’offrir ce genre de vêtements assez couteux. Elle se baserait sur le contraste de la vulgarité du pet avec le raffinement de la soie pour démontrer le snobisme de celui qui affiche ridiculement sa richesse.
Expression française synonyme : Être bling-bling.
Signification : raillerie ou critique dissimulée cachée. C’est une forme particulière d’humour se basant sur l’air sérieux de la personne qui en fait preuve.
Origine : Expression française du début du XVIème siècle qui viendrait probablement d’un jeu de société appelé je vous pince sans rire , jeu très simple consistant à pincer légérement le visage d’une personne avec des doigts barbouillés de suie et lorsqu’un participant riait au spectacle, il devait se substituer au patient. Cette expression va donc décrire des traits d’humour moqueurs à l’égard d’une personne, ironiques et exagérés. Ce trait d’humour repose soit sur une compréhension mutuelle entre les deux interlocuteurs et que ce trait ne se repose sur aucune vérité oubien il résidera sur une assertion ironique et sérieuse défiant les régles de la bienséance.L’humour pince-sans-rire peut avoir deux objectifs: soit il sert à déclancher des éclatsde rire dans l’assistance, soit il est employé de façon sournoise et hypocrite en vue de ridiculiser l’interlocuteur.
Exemple d’utilisation : Le style me parait ferme, net et régulièrement français, il « pince sans rire » comme disent les bonnes gens. (G. Flaubert : Correspondances)
Signification : Passer brusquement d’un sujet à un autre très différent sans transition ni liaison, tenir des propos incohérents.
Origine : Expression française complexe dont l’explication repose sur des liens de parenté insolubles. Il s’agirait selon les interprétations de quelqu’un qui tenait un discours rompu dont la suite n’avait aucun rapport avec le commencement. La personne de référence a en effet commencer à parler de son coq puis parla de son âne sans transition et depuis cette façon de parler devient une figure de style très prisée au XVIème siècle. Or, il s’avère que cette expression existait depuis le XVème siècle sous la forme saillir du coq en l’asne.
Le choix des animaux ne se prête aucune explication logique. Il se pourrait qu’il y ait une allusion à une pratique oubliée du moyen-âge comme la fête des fous pendant laquelle l’âne symbole de l’ignorance serait mis en vedette avec des honneurs qui le plaçaient momentanément dans le choeur de l’église à la place du coq le symbole de Jésus-Christ, de la lumière et de la résurrection. Il se pourrait que le choix de ces deux animaux viendrait du fait que l’ane désignait au XIIIème siècle la cane femelle du canard et il s’agirait d’un rapport incongru entre la cane et le coq. Le verbe saillir quant à lui pourrait être défini dans son sens premier à savoir couvrir une femelle et delà le coq dans la basse-cour pourrait saillir une femelle parente telle une cane ce qui aurait conduit à un symbole du manque de cohérence. De ce fait, c’est cette saillie du coq en l’ane dans le sens d’oiseau ou de cane qui serait à l’origine de notre expression française par confusion d’animal.
Signification : Mourir ou assassiner quelqu’un en l’empoisonnant
Origine : Expression française de la fin du XVIIIème siècle qui fait allusion au beuvage empoisonné. Il est important de signaler d’abord que le onze heures signifie l’heure du soir car dans l’esprit de l’époque le meurtre et la mort étaient des actes de sorcières et bandits qui ne circulaient que le soir. De plus ce bouillon de onze heures était associé aux ténèbres et toutes les frayeurs qu’ils déclanchent. La référence à onze heures n’est pas un choix dû au hasard mais correspond à la dernière heure du jour qui s’achève à minuit par analogie à la dernière heure du condamné. Selon d’autres interprétations, le bouillon de onze heures correspondait à une infusion somnifère donc devant être bue de nuit dans laquelle l’assassin versait sa substance mortelle ce qui dit-on correspondait au crime parfait.
Signification : Parler d’une manière savante, en termes choisis.
Origine : Expression française du XVIIème siècle qui contient une admiration devant un discours dont le contenu est comparable à celui d’un écrit dont le langage est recherché. Le fait de parler comme un livre connote une certaine admiration car à cette époque la littérature était réservée uniquement aux grands esprits. Peu à peu, cette expression devient péjorative pour critiquer un discours jugé trop magistal. De nos jours, le contenu du discours sujet à ce jugement est plus critiqué au niveau de sa forme considérée trop pédante.
Exemple d’utilisation : ….Parler comme un livre c’est mal parler, il faut rompre la convention générale, pour le charme, l’agrément des conventions particulières (D. Pennac : La petite marchande de prose)
Signification : Être maléfique, porter la malchance
Origine : Expression française de la fin du XIXème siècle dont l’origine se base sur l’évolution dans la signification du terme guigne: La guigne viendrait dit-on du verbe guigner qui au XIIème siècle voulait dire faire un signal ou un clin d’oeil. Ce fut ensuite tout simplement fermer à demi les yeux en regardant du coin de l’oeil, un regard mystérieux qui ne pourrait venir que de quelqu’un qui jette un sort. Par delà, le guignon serait un malheur ou un accident dont la cause serait inconnue. Depuis l’antiquité, pour se protéger de cette guigne, avant le signe de croix protecteur, un geste rituel permettrait de contrecarrer le mauvais sort qui était le fait de serrer très fort le poing en laissant étendus l’index et le petit doigt.
Expression française synonyme : Porter la poisse
Signification : Célébrer son installation dans un nouveau logement.
Origine : Expression française issue d’une coutume consistant à inviter des amis pour célébrer l’entrée dans une nouvelle maison. La crémaillère était une tige à crans qui se trouvait dans les cheminées pour y accrocher une marmite au-dessus du feu. C’est donc sa valeur symbolique qui explique cette citation. En effet lorsqu’on pendait à l’époque cette crémaillère à la cheminée, c’est que le repas s’annonçait et le fait de le préparer soi-même reste la preuve incontournable que le logement est à soi.
Exemple d’utilisation : Il désirait, en pendant la crémaillère, prendre aussi l’habit du père noble et toucher le prix de tant de sacrifices ( H. Balzac : Splendeurs et misères des courtisanes)