En cachette, sournoisement
Locution adverbiale devenue expression française qui est attestée au XVème siècle. Elle viendrait dit-on du terme tapin, mot issu du dictionnaire de l’ancien français de la fin du XIIème siècle qui viendrait du verbe tapir signifiant se cacher et n’ayant aucun rapport car antérieur au tapin qui est assimilé à la batterie du tambour ou au racolage.
Être extrêmement bête
Expression française assez ancienne puisqu’elle aurait existé depuis le milieu du XVIIème siècle sous la forme de « être sot come un panier percé ». En effet le panier percé, avant de prendre la définition contemporaine de celui qui dépense sans compter servait à décrire une personne sans mémoire qui a l’habitude de tout oublier. Ceci viendrait des traditions grecques de l’époque qui insistent sur le fait que le sot est semblable au panier percé.
Je voudrais avoir la foi, la foi de mon charbonnier, qui est heureux comme un pape et sot comme un panier. (G. Brassens)
Espérance tout le temps déçue
Expression française ancienne qui nous viendrait du milieu des troubadours et qui viendrait d’un autre dicton régional breton « attendre comme les bretons Arthur ». En effet, les bretons ont toujours espéré le retour d’Arthur, héros des romans anglo-saxons qui fut défait en 542 suite à une blessure mortelle et il fut transporté dans un lieu inconnu pour y terminer sa vie. Sans trouver son tombeau les adeptes d’Arthur ont pensé que leur héros ne pouvait en aucun cas être mort et ils allèrent à sa recherche et même s’il demeura introuvable, ses disciples continuent à croire à son retour.
Plus le peuple fut opprimé et plus la croyance au retour d’Arthur s’accentua et même si Henri II fit tout son possible pour que cesse cette légende, l’espérance bretonne continua à régner.
Être une personne louche, douteuse et dont on se méfie énormément
Expression française dont l’interprétation est assez simple puisque l’individu qui n’est pas très catholique est considéré comme un être douteux, louche et dont on se méfie. Ace titre être plus catholique que le pape, c’est en faire plus qu’il n’est demandé, mettre davantage d’emphase et d’empressement ou d’honnêteté que ne le ferait le pape lui-même, ce qui aurait tendance à éveiller les soupçons.
Réplique typiquement bretonne adressée aux touristes qui se plaignent de la pluie
Dicton populaire et spécifique à la région bretonne très ancienne utilisée pour se moquer des touristes en général et des parisiens en particulier.
La citation entière a existé sous la forme « en Bretagne, il ne pleut que sur les cons, moi je lutte pour rester à l’abri ». En fait le vrai breton sait qu’il pleut sans cesse en Bretagne et qu’il faut avoir sur soi de quoi se protéger alors que le touriste qui visite pour la première fois les lieux ne connait pas le climat et risque de subir une fameuse trempette à l’arrivée à n’importe quelle saison.
Rire soudainement et avec bruit
Expression française qui a d’abord existé sous une forme rabelaisienne à savoir s’éclater de rire et ce n’est qu’au XVIIème siècle qu’elle se transforma en « éclater de rire ». Le verbe éclater qui jadis faisait référence à l’hilarité soudaine ou même à une destruction physique s’emploie de nos jours pour exprimer la colère ou la joie mais dans tous les cas compare l’être humain à une charge explosive qui est prête à se briser pour s’exprimer avec violence.
Ils me firent quelques questions sur la nuit de la mariée ; j’y répondis assez bêtement et les voila qui éclatent de rire et les femmes de ces deux plaisants à crier « vous êtes bien joyeux là-bas » (Diderot)
Être fort éloigné d’un endroit
Expression française très ancienne, datant surement d’avant le XVème siècle, époque d’utilisation d’une « lieue » comme unité de mesure d’une valeur approximative de 4 kilomètres. Dans ce cas la « lieue » va métaphoriquement indiquer la distance indéterminée.
L’expression « être à mille lieues » peut se retrouver sous la forme « être à cent lieues » dans un contexte ou un langage plus soutenu. De nos jours, elle s’emploie avec l’infinitif d’un verbe d’opinion pour correspondre à une tournure négative renforcée
Baudu parut frappé de stupéfaction. Ses gros yeux rouges vacillaient dans sa face jaune, ses paroles lentes s’embarrassaient. Il était à mille lieues de cette famille qui lui tombait sur les épaules. (E. Zola)
Ne pas avoir de cœur, être non clément
Expression française très ancienne qui remonte au XIIème siècle qui s’applique aux personnes qui accomplissent des actes barbares sans pitié pour leurs victimes. A regarder de près, il est possible de se poser la question quant à savoir quel rapport pourrait exister entre merci et la clémence.
En effet, le terme merci dans le vocabulaire de l’époque se définissait comme étant le salaire ou une récompense puis une faveur en contrepartie de quelque chose. C’est pour cela que ce qui se faisait sans merci était qualifié de non clément.
Être sans pitié
Signification :
Atteindre ses limites, le maximum
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française familière, il faudrait commencer par définir le taquet selon le dictionnaire de l’époque et voir l’évolution de sa signification au cours des siècles. En effet, ce taquet en question serait un morceau de bois servant à maintenir une porte fermée au XVème siècle, ce même morceau de bois deviendrait en forme de coin pour caler les meubles au XIXème siècle alors que dans le domaine de la marine, ce serait un moyen servant à maintenir un cordage. A une époque plus contemporaine, il se définirait comme étant un maintien du chariot de la machine à écrire. Quoi qu’il en soit, ce fameux taquet aura pour principale fonction de bloquer quelque chose.
Se donner à fond
Être au plus fort de l’action
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. En effet, le feu dans ce cas précis et pris dans son sens littéraire, à savoir un phénomène d’excitation et à ce titre être dans le feu de l’action c’est au moment où l’action en question est au top ou au plus haut. L’action est effectuée dans l’emportement.
J’avais bien travaillé ma composition, je la trouve sans me vanter pas mal faite et il faut que dans le feu de l’action, je fasse un barbarisme. Enfin que diable que veux-tu ? (D’après T. Corbière)