C’est très facile
Expression française assez récente puisqu’elle ne remonte qu’au début du XXème et qui puiserait ses origines dans le dictionnaire argot des malfrats. En effet, dans ce milieu le nougat se définit comme étant une affaire facile et qui rapporte gros. « C’est du nougat » est le plus souvent employé dans sa forme négative pour décrire une affaire compliquée.
T’as pas une chance sur cent dix mille ! Et puis comme vous partiez vous autres ? Avec des cultures centrifuges, ça alors c’était du nougat. (LF Céline : Mort à crédit)
C’est du nanan, c’est de la tarte, c’est du gâteau
Accélérer
Expression française récente qui remonte à la première moitié du XXème siècle et qui puiserait ses origines dans le monde de l’automobile. En effet, les voitures de l’époque étaient munies d’une pédale d’accélérateur spéciale constituée d’une tige métallique droite au-dessus de laquelle, il y avait une demi-boule ce qui faisait en sorte que la ressemblance avec le champignon était on en peut plus claire. Le conducteur voulant accélérer se devait d’appuyer fortement sur la pédale en question jusqu’à ce qu’elle touche le plancher.
Meneur
Cette expression puise ses origines dans le monde militaire où le chef de file est la personne qui est à la tête et qui commande. C’est le premier d’une file de gens de guerre à pied ou à cheval.
Peu à peu l’expression quitta le monde de la guerre et resta d’usage dans tous les milieux et notamment dans la finance où un chef de file est un établissement bancaire qui va diriger une opération financière assurant les relations entre une entreprise cliente et les autres banquiers en agissant vis-à-vis des tiers.
Chef de file du mouvement Zazou, Charles Trenet n’adhérera pas pour autant à la révolution be-bop qui déferla à la révolution. (S. Loupien)
Personne qui manque de courage
Expression française d’origine latine où « polex truncatus » signifie « le pouce coupé ». Mais la question qui se pose serait de savoir quel serait le rapport entre le pouce coupé et le poltron. La tradition du pouce coupé est née à l’époque romaine où les hommes ne voulant pas effectuer le service militaire allaient jusqu’à se couper les pouces ne pouvant pas de ce fait manier les armes. Ces hommes furent donc traités de lâches et c’est ainsi que l’expression latine s’est rétrécie pour donner le mot poltron.
Et mal m’en a pris, les coquins qui m’accompagnaient m’ont abandonné comme des poltrons au plus fort de l’orage pour se cacher je ne sais où. (G. Aimard)
Très rapidement
Expression française familière où la poudre est prise dans le sens de poudre à fusil pour exprimer la rapidité extrême d’un feu se propageant via ce qu’on appelle un cordon de poudre.
L’expression « comme une traînée de poudre » est généralement utilisée avec les verbes « se répandre » ou « se propager »
Un tel élément, glissé dans un manuscrit déposé chez un tel éditeur ne manquerait pas sous le sceau du secret, de faire traînée de poudre, rumeur que j’attendais calmement et avec une sorte d’indifférence, car il était de l’ordre des choses, moi qui avais toujours procédé ainsi dans tous mes livres, de trahir mes secrets. (H. Guibert)
Ça suffit !
Expression française récente puisqu’elle ne date que du début du XXème siècle et qui puise ses origines dans le dictionnaire argot. Toutefois, pour certains interprètes, elle viendrait plutôt d’un verbe ancien « se marrir » signifiant s’ennuyer. Pour d’autres, les origines sont plutôt espagnoles où « mareo » signifie mal de mer puis dans un sens plus figuré ennui.
Toutefois l’origine la plus plausible vient de la langue argot de la fin du XIXème siècle où le mar désigne le butin d’un vol que doivent se départager les brigands et à ce titre avoir son mar est équivalent à avoir sa part du butin et donc avoir son compte.
Alors t’as des ronds ? J’ai que cinq francs et je n’ai pas pu voler c’est à moi. Donne ça sale menteur t’en as d’autres. Non Bernard maintenant j’en ai plus je te les filerais, c’est marre. (T. Duvert)
Salle où l’on veille un mort avant ses obsèques
Autrefois la chapelle ardente comme son nom l’indique était éclairée par des flambeaux et tendue de noir et servait au jugement des criminels d’état. Plus tard, elle fut destinée à installer la dépouille des morts.
Toutefois, cette utilisation était exclusivement réservée aux grands personnages comme les rois et les nobles et par son décor fastidieux elle symbolisait la puissance et la richesse du défunt. De nos jours, les chapelles ardentes ne sont plus aussi luxueusement décorées et ne comportent plus que l’estrade funéraire, un pupitre, une photo du défunt et quelques fleurs et permet d’accueillir tous les morts et ce quelque soit leur religion. Ce n’est plus qu’un lieu de recueillement destiné à honorer la mémoire d’un défunt et lui rendre un dernier hommage.
Un petit clerc, son voisin, lui apprit que la vénérable relique était dans le haut de l’édifice dans une chapelle ardente. (Stendhal : Le rouge et le noir)
Habiter chez quelqu’un
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française sortie droit du dictionnaire argot, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le vocabulaire de l’époque.
Tous les linguistes sont d’accord pour dire que le verbe crécher est dérivé de crèche qui dans le langage familier désigne le lieu d’habitation d’une personne. Par contre là où les avis différent c’est que pour certains les origines de l’expression sont purement religieuses voire catholique car la crèche est synonyme de nativité et Jésus serait né selon Saint Luc dans une étable et aurait té déposé dans une mangeoire qui aurait fait office de berceau.
Pour d’autres, selon le vocabulaire issu du vieux français, la crèche est tout simplement une mangeoire pour les animaux et par extension le bâtiment qui la contient et grâce à ceci il est simple de faire une sorte d’amalgame avec son lieu de vie, surtout si ce dernier est imposé et non choisi.
Il est nécessaire d’agir chacun pour soi
Expression latine se traduisant intégralement par « le chien mange le chien ». Ce qui veut dire en d’autres termes qu’il ne faut faire confiance à personne puisque l’être humain est sensé être mauvais et même pervers, prêt à nuire ses proches pour arriver à ses fins
Chacun pour soi et dieu pour tous
Il ne reste plus pour longtemps avant la fin, c’est pour bientôt
Expression française sortie droit du dictionnaire argot des militaires et qui viendrait du fameux « zéro au jus », indiquant la fin du service. A ce titre le jus va désigner le nombre de jour. La question qui se pose serait de savoir quel est le rapport entre le jus et le jour.
L’explication se trouve dans le langage argot où le jus désigne le café du petit déjeuner qui a pour rôle principal de rythmer le début de chaque journée et c’est pour cela que le jus équivaut à un nombre de jours.
Peu à peu l’expression « c’est du peu au jus » se généralisa aux autres domaines de la société pour indiquer tout simplement le décompte de jours qui restent avant un évènement important.