Signification : Dicton à double sens : D’un coté, les parents par le sang conservent des relations amicales, de l’autre les enfants héritent généralement des défauts de leurs parents.
Origine : Locution proverbiale devenue expression française qui remonte au XII ème siècle mais la notion assimilant sang à famille est encore bien antérieure.
Exemple d’utilisation : D’ailleurs qu’importe, Monsieur doit avoir le pied marin, bon sang ne peut mentir. (M. Proust : A la recherche du temps perdu)
Sous d’autres cieux : Cette expression française a traversé les frontières et se retrouve en Afrique du Nord où l’on fait allusion au fils du rat qui ne pourra faire autre chose que des trous, transcrite par « ould el far yetlaa haffar »
Signification : : Bon jusqu’à la faiblesse ou qualifie quelqu’un d’une bienveillance extrême et dans un sens plus familier être voué à un inconvénient ou être fatalement destiné à une mauvaise situation.
Origine : Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent. L’allusion à la romaine vient du fait que cette laitue est rentrée en France au XVème siècle et par esprit populaire a été jugée la meilleure de toutes. La comparaison dans son usage populaire a été créée par plaisanterie avec une notion de bonté complétement différente car une bonne salade est délicieuse au goût alors qu’une bonne personne est supposée extrêmement gentille tendant vers la crédulité.
Expression française synonyme : trop bon, trop con
Exemple d’utilisation : Comme Pierrot, pas de défense pour un sou, bon comme la romaine avec les moujiks, les chiards et les bestioles. (A. Sergent)
Signification : Se repentir
Origine : Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française du XVème siècle, il faudrait commencer par définir l’évolution du sens du terme coulpe. Ce terme viendrait du latin culpa signifiant faute, transcrit coupe en ancien français. A partir du XIIème siècle, battre sa coulpe prenait le sens de se frapper la poitrine en se repentant de ses fautes en disant mea culpa dont la traduction était la moie coulpe ou la mienne faute. Le terme coulpe est restée employé jusqu’au XVIIème siècle pour disparaitre et devenir anachronique.
Exemple d’utilisation : Des milliers et des milliers d’amoureuses battaient leur coulpe, se ruaient à la pureté et aux bonnes œuvres. (M. Aymé)
Signification : Être stupide
Origine : Cette expression française date du XVIIIème siècle et fait allusion à l’âne, animal reconnu pour sa stupidité. De ce fait, dire de quelqu’un qu’il est bête revient à comparer son intelligence à celle d’un animal. De plus, le terme « foin » qui au départ désigne les herbes destinées à nourrir le bétail est aussi un élément de peu ou pas de valeur.
« Bête à manger du foin » apparait alors comme un pléonasme dans la mesure où le fait d’être « bête » comme l’animal en question est répété par l’allusion au foin qui est la nourriture de l’animal en question.
L’allusion à la bêtise peut être accentuée par une autre expression française synonyme « bête à manger des chardons » où l’allusion à l’âne symbole de la bêtise est plus claire.
Sous d’autres cieux : En Tunisie, la bêtise est symbolisée par la vache et insinuer à quelqu’un le fait « nakes maklet lahchich » ou « il ne lui manque que de se nourrir d’herbe » en sous entendant « pour devenir vache » et donc bête au vrai sens du mot. Il n’est pas sur, mais colonialisme oblige à laisser des séquelles, il se peut que cette expression soit issue d’une autre expression française ayant attrait à la bêtise de la vache, sa béatitude et son inertie face aux événements, comme « une vache qui voit passer un train »
Signification : Attendre quelqu’un en marchant
Origine : Expression française dont la signification a connu une nette évolution au cours des siècles. Au XVIIème siècle, l’expression « battre la semelle » signifiait aller à pied d’un lieu à un autre, vagabonder. Au XIXème siècle, l’expression « battre la semelle » s’expliquait par le fait de frapper le sol de ses pieds pour se réchauffer.
Expression française synonyme : Faire les cent pas
Signification : Être satisfait, savourer une situation
Origine : Expression française assez ancienne qui fait allusion à la satisfaction qu’éprouve un bébé en buvant le lait nourricier. Elle se retrouvait sous la forme « avaler doux comme le lait » dans les œuvres de St Simon L’adjectif petit rajouté au XXème siècle viendrait renforcer l’idée de douceur qui est déjà concrétisée par l’utilisation de ce breuvage qu’est le lait comme dans beaucoup d’autres expressions pour exprimer la notion de bien-être, tendresse, bonheur….
Exemple d’utilisation : Antoine, intéressé, commanda un blanc whichy et but du petit lait à l’écoute des doléances sans cesse réitérées du paysan. (R. Rallet : Le Triporteur)
Signification : Vieillir dans l’expérience d’un métier.
Origine : Expression française du XVIIème siècle dont l’application a commencé dans le milieu des armées car le terme harnais se définit dans le dictionnaire de l’époque par armure. La comparaison avec ce milieu semblait logique car celui qui s’engageait dans l’armée a la chance de bénéficier d’un paiement régulier et d’une solide expérience.
Blanchir sous le harnais a été vulgarisée par Corneille dans le Cid.
Signification : faire des projets chimériques et irréalisables
Origine : Expression française très ancienne qui remonte au XVIème siècle où le château se définit comme étant une propriété inaccessible et pour y entrer par la force, il fallait avoir recours à des guerres très longues d’où le choix de l’Espagne qui pour des raisons historiques rappelle la bataille des maures. Par ailleurs et selon d’autres interprétations le choix de l’Espagne peut être effectué par le fait qu’il se rapproche de l’espace signifiant à l’époque chasser, écarter, négliger. Le verbe bâtir fait de cette expression un usage dans un avenir incertain ce qui explique son aspect chimérique.
Exemple d’utilisation : Elle se faisoit aussi des châteaux en Espagne et les débitoit, soit qu’elle voulut persuader qu’elles étoient à portée de tout…. (ST Simon : Mémoires)
Boire seul sans inviter personne ou en cachette.
Expression française de la fin du XIXème siècle qui serait née par croisement d’autres expressions par allusion aux soldats suisses qui s’engagent dans l’armée française sous l’ancien régime. Il se pourrait que cette expression utilise la métaphore du suisse en référence à sa qualité de buveur invétéré.
La deuxième explication puiserait ses sources dans les habitudes socio-culturelles de chacun. Les suisses, de tradition germanique, avaient l’habitude de payer chacun son verre alors que chez les français la tradition de la « tournée » est de rigueur.
La dernière interprétation serait bien française pour dire que le concierge de l’époque était appelé suisse. Selon cette explication, cela serait une espèce de moquerie envers les militaires des familles nobles d’antan qui doivent se mêler aux autres pauvres et ne pas se contenter de boire avec l’unique pauvre de l’entourage à savoir le concierge de la famille.
« Hill vida le sien par petites gorgées. S’il avait été seul ou s’il avait bu en suisse, il aurait aussitôt craché cette infecte mixture.«
Signification : Atteindre le summum, arriver à son point d’activité, d’intensité le plus grand.
Origine : Expression française du milieu du XIXème siècle dont les origines sont diverses. Selon certaines interprétations, battre son plein ferait référence à un instrument de musique capable d’émettre un son plein c’est-à-dire intense. Pour d’autres, l’idée renverrait à la pleine lune qui se montre dans son intégralité. Toutefois, l’origine la plus probable serait que ce dicton décrirait la marée haute étant calme avant de se mettre en mouvement.
Exemple d’utilisation : La fête battait son plein.