A la bonne heure Signification : Expression françaiseservant à exprimer un assentiment ou une approbation
A la bonne heure Origine : A la bonne heure a connu plusieurs significations à travers les siècles : Dès le XIVème, elle est prise dans le sens où la notion de temps est capitale. Elle signifie donc moment propice par opposition à la mal heure. Par ailleurs, il est à remarquer qu’elle reste usitée dans ce sens jusqu’au XVIIIème siècle et devient synonyme de « heureusement » mais cette définition devient hors d’usage.
A la bonne heure Exemple d’utilisation : Tout cela ne te fut pas arrivé sans Bonaparte, dit Falcoz avec des yeux brillants de courroux et de regret. A la bonne heure, mais pourquoi n’a-t-il pas pu se tenir en place ce Bonaparte? (Stendhal : Le Rouge et le Noir)
Signification : Avoir la première idée, les profits ou le mérite de quelque chose.
Origine : Expression française dont les origines remontent au milieu du XIVème siècle qui viendrait d’une tradition espagnole consistant à donner une paire de gants remplacée plus tard par une somme d’argent, l’ancêtre du pourboire actuel. Avoir les gants de quelque chose ne s’est vraiment vulgarisée qu’au XVIIème siècle sous ses deux formes : une forme affirmative et une autre négative pour dire « ne pas avoir les gants d’une chose » ou ne pas en avoir l’initiative. Elle a perdu de son utilité car devenue archaïque et obsolète au XIXème siècle.
Expression française synonyme : se donner les gants de quelque chose
Signification : Être confortablement installé pour bien manger.
Origine : Expression française du XVIème siècle dont les origines sont diverses avec des définitions variables au cours des siècles et dont le seul point commun reste les notions de plaisir et de confort. Au XVIIème siècle, la notion de victuailles disparut complétement du dicton pour céder la place à la débauche. Au XVIIIème siècle, le plaisir de manger revient en surface dans la définition de cette expression française où il fut accordé plus d’importance à la quantité de nourriture qu’au plaisir de manger. Il est à remarquer que cette expression est tombée en désuétude et ne semble plus utilisée dans un sens ni dans l’autre.
Expression française synonyme : Manger à ventre déboutonné
Signification : Capable de faire dormir quelqu’un sans qu’il se couche, en d’autres termes invraisemblable et illogique
Origine : « A dormir debout » est une expression du XVIIème siècle spécialisée dans le sens de absurde et fabuleux. Cette notion reste accentuée par l’utilisation du verbe dormir pris dans le sens d’endormir pour tromper celui qui écoute en lui faisant perdre l’apparence de l’éveil.
« A dormir debout » viendrait dit-on d’une autre apparue à la même époque à savoir « souliers à dormir debout » qui sont des souliers à larges semelles supposées capables de retenir la personne qui les portait même si elle était en état de somnolence.
Exemple d’utilisation : Si tu lui demandais où il va et ce qu’il compte y faire, il ne te répondrait pas. Ou alors, il inventerait une histoire à dormir debout. Parce qu’en réalité, il ne sait pas où il va et n’a pas l’intention de faire quoi que ce soit. (M. Tournier : La goutte d’or)
Signification : Faire du mal à contrecœur, à regret et malgré soit.
Origine : La définition lexicale de cette expression française lexicale de cette expression française du XVIIème siècle viendrait du latin « corpus » qui veut dire individu ou personne et par des termes de droit dans ce qu’on appelle « la contrainte par le corps ». De ce fait, à l’origine, elle va signifier se défendre contre une attaque; du moment que le mot corps est pris dans son sens de personne ou d’individu. De nos jours à son corps défendant se définit par le dictionnaire académique comme étant une personne qui s’est défendue en faisant un mal à autrui contre son gré pour éviter un plus grand mal; d’où la connotation de l’action faite à contrecœur.
Exemple d’utilisation : Et le gouvernement ne doit pas se donner l’air de sortir de sa passivité à son corps défendant quand il exercera le droit qui est essentiellement le sien…..(M. Proust : A la recherche du temps perdu)
Signification : Être d’une nature extrêmement généreuse.
Origine : Expression française du XVIIIème siècle qui réunit deux éléments vitaux du corps humain pour symboliser à la fois l’amour et la générosité. En effet, le cœur est un élément baladeur des dictons de France et peut être au bord des lèvres ou sur les lèvres, sur la main. Cette mobilité métaphorique de l’organe dont les battements symbolisent la vie sans jamais mentir diffère uniquement selon les parties du corps utilisées. Aussi, le cœur sur la main va montrer une générosité dans les actes contrairement au cœur sur le lèvres qui expose une affectivité dans les paroles.
Sous d’autres cieux : L’idée de cette expression française se retrouve en Afrique du nord et surtout en Tunisie dans les expressions « kalb kbir » à savoir grand cœur ou « yedou kbira » avoir une main généreuse.Contrairement à « avoir le cœur sur la main » qui regroupe les deux organes pour définir la générosité, les tunisiens en font deux expressions dans le même sens en les dissociant.
Signification : Cesse de raconter n’importe quoi
Origine :Expression française assez récente puisqu’elle ne remonte au XXème siècle. Elle se baserait dit-on sur un calembour sur arrête ton char qui viendrait de charrier ou exagérer. La comparaison serait donc double puisqu’elle est effectuée à la fois avec celui qu’on arrête de dire des bêtises et le véhicule qui roule à toute vitesse et qu’on essaie de stopper.
Selon une autre interprétation dont le sens reste équivalent, arrête ton char viendrait de charrier pris dans le sens de transporter dans une charrette avec un sens exagéré puisé dans le langage argot où le char signifie bleuf.
De nos jours et vu le succès triomphal remporté par « Ben-Hur », cette expression française devient arrête ton char Ben-Hur faisant allusion au passage de la course des chars dans la Rome antique.
Exemple d’utilisation : … arrête ton char tu perds des roues ! … tu nous disais que tu irais au bal quatre jours de suite …. (A Sarrazin)
Signification : avoir le droit d’exprimer une opinion ou être autorisé à se mêler d’une affaire.
Origine : Expression française qui remonte au Moyen-Âge et fait allusion à la réunion des moines et chanoines et celui qui avait voix au chapitre était celui qui participait à la prise de décisions et avait une voix aux délibérations comme les évêques.
Il est à signaler que de nombreux utilisateurs modernes comprennent cette expression française autrement et la définissent comme avoir droit de parler sur tel ou tel chapitre d’un sujet.
Exemple d’utilisation : Minet-chéri, je te fais juge… et pourtant, je pourrais réclamer voix au chapitre je pense, j’ai eu deux maris et quatre enfants (Colette : La maison de Claudine)
Signification : Expression française signifiant effectuer un travail colossal
Origine : « Abattre un travail de titan » est née au milieu du XIXème siècle et s’inspire de la mythologie grecque: Les titans et les titanides, leurs sœurs étaient des divinités géantes anciennes qui ont existé avant les dieux d’olympe. Leurs parents Ouranos (le ciel) et Gaïa (la terre) avaient enfanté douze ou quatorze enfants selon les croyances. Parmi les Titans, se trouvait le roi Chronos qui détrôna son père et delà il fut prédit qu’il serait détrôné par ses fils. Furieux de cette nouvelle, il décida de les avaler un à un et seul Zeus lui échappa. A l’âge adulte, Zeus décida de libérer ses frères qui l’aidèrent à renverser le trône de Chronos et ainsi durant dix ans, ces Titans essayèrent par tous les moyens d’atteindre le ciel pour y déloger Zeus et pour y arriver il durent entasser les trois plus grands monts de Grèce à savoir l’Olympe, l’Ossa et le Pélion, une tâche gigantesque à laquelle renvoie cette expression française.
Expression française synonyme : « un travail d’hercule » fait allusion à une rude tâche par allusion au douze travaux à caractère pénible d’hercule.
Signification : ce qui est pris au sens intégral, littéral et n’ayant fait l’objet d’aucune interprétation.
Origine : Expression française attestée au XVIème siècle qui se base sur les définitions de mesure exactes du pied qui à l’époque était une unité de mesure égale à 32,5 cm. Le terme lettre quant à lui désigne le sens premier et littéral du mot. En d’autres termes, il s’agirait d’en prendre la mesure exacte.
Cette expression française peut trouver ses origines dans la bible dans le passage « c’est Dieu également qui nous a rendus capables d’être ministres d’une nouvelle alliance, non de la lettre mais de l’esprit car la lettre tue et l’esprit vivifie » qui note la différence entre l’interprétation littérale c’est à dire celle des mots et celle de l’esprit à savoir l’intention véritable dissimulée sous les mots.
Exemple d’utilisation : Le violoniste…avait pris au pied de la lettre l’esquisse hautaine et sommaire que lui avait tracée le baron.