Signification : Avoir un différend, être en contestation avec quelqu’un.
Origine : Cette expression française dont l’écriture sous cette forme remonte au milieu du XVIIème siècle a connu plusieurs origines et parait être le résultat de « avoir maille à départir » ou « avoir une maille à départager ». De ce fait et pour mieux comprendre sa provenance, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque.Le verbe partir de cette viendrait de départir signifiant partager et la maille était une monnaie équivalente à la moitié d’un denier et donc une somme modique, sans valeur. Elle constituait à l’époque la plus petite pièce en circulation et le fait de la partager était du domaine de l’impossible à moins d’une querelle grave qui ne pouvait aboutir à un partage adéquat mais à un rapport de force de celui qui pouvait s’accaparer la totalité.L’existence de cette expression française est complétement démotivée mais c’est la confusion des homonymes de maille dans le sens de monnaie et la maille d’un tricot ou de partir qui peut vouloir dire s’éloigner ou partager qui en a assuré la survie dans la langue écrite.
Exemple d’utilisation : Ce n’était pas la faute de l’échotier, mais du fils, frère, père de la défunte que le duc qualifiait d’arriviste et avec qui il était décidé de ne plus avoir de relation ce qu’il appelait...avoir maille à partir
Signification : Tout savoir sans avoir eu recours aux études ou le prétendre.
Origine : Expression française qui puise ses origines dans la mythologie et fait allusion pour ce cas aux histoires bibliques. Dans le domaine de la théologie, la science infuse est la connaissance qu’Adam reçut de Dieu. Ce dicton est largement utilisé pour faire comprendre qu’il est impossible d’être un érudit en tout et d’une façon innée. De nos jours, la référence religieuse n’est plus perçue et l’expression s’emploie plutôt d’une manière ironique pour nier toute possibilité d’un savoir qui ne serait pas la résultat d’une science ou d’une expérience
Expression française utilisée d’une manière générale à la forme négative à savoir « tu n’as pas la science infuse » en s’adressant à une personne croyant tout savoir sans avoir rien appris.
Expression française synonyme : Monsieur je sais tout, Être un je sais tout.
Signification : Être bien pourvu , riche
Origine :Expression française dont les origines remontent au XVIIIème siècle sous la forme avoir bien mis de la paille dans ses souliers pour désigner une personne qui passe de la pauvreté à la richesse. En effet, les paysans d’antan qui étaient bien dotés mettaient du foin dans leurs sabots pour les rendre plus confortable et plus chauds en hiver. De plus la botte pouvait être prise dans le sens de meule de foin et l’augmentation du nombre de ces bottes était considérée comme un signe de richesse. Il s’en suit donc que la notion de richesse se creuse parmi les paysans pour distinguer ceux qui pouvaient s’offrir des bottes par rapport à ceux qui portaient des sabots.
Exemple d’utilisation : Cela n’empêche que Monsieur votre père avait du foin dans ses bottes. (E. Augier)
Signification : Avoir une entière liberté d’action.
Origine : Expression française du XVIème siècle où la coudée serait une unité de mesure équivalente à la longueur d’un avant bras. Par delà cette définition, avoir les coudées franches signifiera pour quelqu’un, la liberté d’étendre son bras sans pour autant être gêné et par extension avoir le droit d’agir comme bon lui semble et sans contrariété.
Exemple d’utilisation : Enfant gâté d’un grand journal dont le directeur était mon ami et où je me flattais d‘avoir mes coudées franches.(F. Mauriac)
Signification : Acte effectué sans ménagement, par surprise
Origine : A partir du XIIIème siècle, le pourpoint était en Europe le vêtement masculin couvrant le corps du cou jusqu’à recouvrir la taille. Les parties métalliques des armures seraient attachées sur un pourpoint en cuir épais.
« Tirer à brûle-pourpoint » voulait tout simplement dire tirer à bout portant car l’arme en contact avec le pourpoint le brûlait directement vu les armes de l’époque fonctionnant avec de la poudre intégrée directement dans l’arme.
Le sens de cette expression française a donc évolué vers une valeur temporelle et de nos jours elle désigne le caractère abrupt d’un acte. L’image évoquée s’explique par le fait que tirer sur l’ennemi à bout portant ne peut être effectué qu’à l’improviste.
De nos jours, l’expression reste d’usage pour mettre l’accent sur une intervention surprenante et imprévisible.
Exemple d’utilisation: Poser une question à brûle-pourpoint
Sous d’autres cieux: :En Tunisie, cette expression française est synonyme de » la tahet la dazouha » traduite par « elle n’est pas tombée et personne ne l’a poussée » pour dire qu’il n’y rien ou aucun fait qui justifie un tel acte.
Signification : Être dans un état précaire, menacé dans sa santé ou sa prospérité.
Origine : Expression française de la fin du XIXème qui vient remplacer « battre de l’aile » et « ne battre que d’une aile » plus anciennes qui montrent mieux la notion d’handicap. Elle viendrait dit-on du milieu de la chasse par allusion à l’oiseau blessé qui ne peut plus voler car touché par le plomb du chasseur, oiseau servant de métaphore du projet ou d’un malade condamné à mourir.
Exemple d’utilisation : Le parleur n’aura point le piédestal de la tribune. Dans cet amphithéâtre à gradins, chacun parlera de son banc, debout dans la demi-lune de sa travée. D’avance la déclamation a du plomb dans l’aile. (J. Vallès : L’insurgé)
Signification : S’emploie pour souligner une menace que l’on adresse à celui qui doit bien le comprendre
Origine : Afin de comprendre les origines de cette expression du milieu du XVIIème siècle, il faudrait commencer par définir les termes qui y sont utilisés. L’entendeur de l’époque n’est pas celui qui entend mais celui qui comprend et le salut s’explique par le fait d’échapper à un danger.
De ce fait à bon entendeur, salut équivaut à « celui qui a bien compris trouvera son salut ». Par delà , elle devient nettement plus explicite puisque le fait d’adresser son salut à bon entendeur à savoir celui qui n’ aura pas besoin que je lui répète mon avertissement ou ma menace.
De nos jours, cette expression peut perdre son sens menaçant et prendre celui de conseil.
Exemple d’utilisation :
Vous allez m’affirmer dit mon père que c’est le propre fusil d’Abdelkader ? Je n’affirme rien dit le brocanteur avec conviction mais on a vu plus fort ! à bon entendeur, salut (Marcel Pagnol : La gloire de mon père)
Sous d’autres cieux :
Notre dicton traverse aussi les frontières et se retrouve dans tous les continents comme en Afrique du nord particulièrement au Maroc où elle s’affirme comme « Ila banet Al ma3na, la fayda fitekrar », qui veut dire » pas besoin de se répéter si le sens est bien compris ou bien clair ». En Tunisie, les gens affirment « Al 7or min hamza » à savoir que celui qui n’ a pas besoin de parole pour comprendre mais d’un clin d’œil, ici dans le sens de code
Signification : avoir un cœur inconstant, être un amoureux volage.
Origine : Expression française dont les origines proverbiales remontent au XIXème siècle où le coeur est synonyme de partie centrale des végétaux. La métaphore de l’artichaut renvoie aux nombreuses feuilles que possède ce légume. Il est à rappeler que cette expression serait raccourcie par rapport à l’originale que était sous la forme « cœur d’artichaut une feuille pour tout le monde » pour dire donner facilement un peu de son amour à chacun.
Exemple d’utilisation : ...Elle avait eu tort, comme quoi il ne faut jamais s’affoler. Remarque que claquer comme ça ou autrement… Mais à l’époque, j’étais encore un petit peu cœur d’artichaut. (A. Sergent)
Armes métalliques tranchantes, coupantes, opposées aux armes à feu.
Expression française du milieu du XVIIème siècle servant à différencier les armes qui ont recours à la force humaine à celles utilisant la force de l’explosion. Le dictionnaire va donc définir les armes blanches comme étant des armes métalliques tranchantes et coupantes dont le sens originel serait arme en acier blanc non bronzé à la différence des parties en métal des armes à feu. L’adjectif blanche fera sans doute allusion à l’aspect brillant et luisant d’une lame d’épée bien entretenue.
Signification : A toute vitesse
Origine : Expression française du XVIIème siècle qui puise ses origines dans le monde animal. Elle fait appel à l’utilité de la bride du cheval. En effet, au moment des déplacements, on arrête l’animal en tirant sur la bride et on le fait avancer en la laissant longue. De ce fait, une bride au sens de rêne est abattue et donc inclinée vers le bas pourra laisser libre cours à la bête pour détaller à vive allure.
A bride abattue a remplacé une autre expression française plus ancienne à savoir à bride avalée où avalée signifiant descendu ou au figuré sans aucune retenue, mais à bride abattue ne garde que le sens de rapidité.
Exemple d’utilisation : Je lui ai redit tout bas à l’oreille… pour que les mêmes n’entendent pas. Elle a fait qu’un saut vers la porte! elle a filé bride abattue. (L.F. Céline)